Avec l’été qui arrive dans l’hémisphère nord, les familles du monde entier vont allumer la clim’. La bonne nouvelle, c’est que les climatiseurs sont en passe de devenir beaucoup moins polluants.

Le 2 juin, une coalition composée de la Chine, de l’Inde, du Canada, de l’Arabie saoudite et des États-Unis a lancé l’Advanced Cooling Challenge*, une campagne environnementale ayant pour but de promouvoir une nouvelle génération de climatiseurs.

« L’accès à la climatisation est un élément fondamental qui favorise les chances de réussir, la santé et la prospérité. Mais un défi nous attend : comment fournir cet accès à de plus en plus de monde, et ce, de manière durable ? », s’interroge Gabrielle Dreyfus, de l’initiative SEAD* (Super-efficient Equipment and Appliance Deployment). Comme son nom l’indique, ce collectif a pour mission de promouvoir le déploiement d’équipements et d’électroménagers peu gourmands en énergie.

Une question qu’elle a d’ailleurs posée aux hauts responsables de l’énergie réunis à San Francisco les 1er et 2 juin pour discuter de moyens de promouvoir les énergies propres.

Selon une nouvelle étude, la production de climatiseurs va considérablement augmenter. Les estimations prévoient 700 millions de nouveaux appareils d’ici 2030. C’est une bonne nouvelle, surtout si vous habitez au Rajasthan, dans le nord de l’Inde, où le thermomètre a récemment grimpé jusqu’à 51º C.

Le volume de gaz à effet de serre que les climatiseurs actuels produisent est problématique. Ils consomment de l’énergie, provenant potentiellement de combustibles fossiles, et utilisent souvent des hydrofluorocarbures (HFC), puissants gaz à effet de serre, comme produit de réfrigération.

Les membres de l’Advanced Cooling Challenge* sont en tout cas bien partis pour atteindre leur but. Plusieurs entreprises s’engagent déjà à investir dans la recherche pour produire des appareils les plus économes et les moins polluants possible, les manufacturer et en faire la réclame. Les sociétés Ingersoll Rand et Honeywell, par exemple, ont annoncé leur volonté de consacrer 1,4 milliard de dollars à l’enveloppe recherche et développement pour fabriquer la nouvelle génération de climatiseurs écologiques.

Pourquoi ?

« Si on parvient à améliorer l’efficacité de 25 à 30 %, ce que nous croyons fermement être techniquement possible, la différence serait énorme », affirme Ernest Moniz, secrétaire du département de l’Énergie des États-Unis*.

Cette semaine, Ernest Moniz accueille des leaders du secteur des énergies propres du monde entier. Pourquoi est-ce important ?

— Département de l’Énergie, le 30 mai 2016

Des chercheurs du laboratoire national Lawrence Berkeley ont fait le calcul : selon leurs estimations*, améliorer le rendement moyen des climatiseurs de 30 % dans le monde entier et limiter l’utilisation des HFC reviendrait à contrebalancer la construction de 1 550 centrales électriques à échelle industrielle.

En Corée, certains climatiseurs sont déjà moitié plus écoénergétiques que la moyenne mondiale.

Quand les secteurs d’activité gros consommateurs de climatisation, telle l’hôtellerie, commenceront à s’équiper d’appareils plus écologiques, prédit Ernest Moniz, le marché mondial évoluera, et ces climatiseurs finiront par être à la portée des ménages aussi.

 

*en anglais