Construite il y a 2800 ans, la Mosquée du prophète Jonas abritait sa tombe. Mais il n’aura fallu qu’un jour au groupe terroriste connu sous le nom d’EIIL pour la détruire. Partout en Irak et en Syrie, l’EIIL a détruit d’innombrables mosquées, tombes, lieux saints et trésors culturels.

Dans une allocation prononcée le 22 septembre à l’occasion de l’évènement « Patrimoine en péril : l’Irak et la Syrie » organisé au Metropolitan Museum of Art, le secrétaire d’État John Kerry a plaidé en faveur d’une action commune* visant à protéger le patrimoine culturel menacé par des groupes extrémistes. Il a souligné que la culture « pose les bases de la vie » pour beaucoup de gens, et il a accusé l’EIIL non seulement de « prendre des vies » mais également de « voler l’âme de millions d’êtres humains ». Il a souligné que ces actes de « barbarie culturelle » ne sont pas seulement « une tragédie pour les Syriens et les Irakiens » mais aussi une « tragédie pour tous les peuples civilisés ».

Vue de la rue de la Mosquée du prophète Jonas à Mossoul, en Irak, après sa destruction par l’EIIL (AP Images)
Des habitants tentent de retrouver des objets dans la Mosquée du prophète Jonas à Mossoul, en Irak, après sa destruction par l’EIIL. (AP Images)

Des organisations comme l’Institut irakien pour la conservation des antiquités et du patrimoine*, la National Science Foundation et l’American Association for the Advancement of Science* se sont associées pour lancer des initiatives mondiales en faveur de la protection et de la préservation des antiquités culturelles, parmi lesquelles :

  • Documenter l’état des sites du patrimoine culturel en Syrie et étendre cette initiative à l’Irak.
  • Financer et former des experts irakiens en protection du patrimoine.
  • Faire appel à des satellites pour détecter la destruction de sites historiques en Syrie.

Selon le Washington Post*, l’EIIL serait l’organisation terroriste la plus riche au monde. Il tire la plus grande partie de sa richesse des pillages qu’il a perpétrés en Irak et en Syrie et de la vente d’artefacts volés, qui sont essentiels pour connaître l’histoire des cultures antérieures à la chrétienté, au judaïsme et à l’islam.

« L’EIIL ne se contente pas de décapiter des gens. Il détruit les bases mêmes de civilisations tout entières. Il n’a aucun respect pour la vie humaine. Il n’a aucun respect pour la religion.  Et il n’a aucun respect pour la culture, qui constitue la base de la vie de millions de personnes », selon John Kerry.

Vues de la Mosquée du prophète Jarjis avant et après sa destruction par l’EIIL (Centre culturel irakien, AP Images)
La Mosquée du prophète Jarjis avant et après sa destruction par l’EIIL (Centre culturel irakien, AP Images)

Plus de 50 pays se sont associés dans le but de mener une vaste initiative visant à combattre l’EIIL, dont cinq pays arabes qui ont participé à des opérations militaires en Syrie. « Cette initiative globale va prendre du temps et il y aura des difficultés à surmonter, mais nous entreprendrons toutes les actions nécessaires pour combattre l’EIIL et bien faire comprendre que le terrorisme et l’extrémisme n’ont pas leur place dans une société civilisée », a déclaré John Kerry.

*en anglais

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