Pour combattre l’extrémisme violent, ce sont peut-être les jeunes qui font le mieux l’affaire.
Vous, peut-être.
« Les études le prouvent : il y a plus de chance que les jeunes écoutent leurs semblables et qu’ils se laissent influencer par eux », rapportait Samantha Power*, la représente permanente des États-Unis auprès des Nations unies, le 23 avril.
« Mais trop souvent, dit-elle, nous traitons les jeunes comme la cible passive de nos campagnes contre l’extrémisme violent. En fait, il faudrait les faire participer à l’élaboration des actions de lutte et les laisser prendre l’initiative d’appliquer leurs stratégies. »
L’ambassadrice américaine a tenu ces propos lors d’un débat au Conseil de sécurité de l’ONU sur le rôle des jeunes dans la lutte contre l’extrémisme violent et dans la promotion de la paix. À cette occasion, elle a souligné certains des efforts entrepris par des jeunes pour barrer la route à l’extrémisme.
Zineb Benalla, par exemple, est une jeune Marocaine qui a pris part en février au Sommet de la Maison Blanche sur la lutte contre l’extrémisme violent. Elle a créé un programme qui encourage l’esprit critique chez les jeunes dans l’ouest de l’Afrique du Nord.

Zineb a rencontré des dignitaires religieux musulmans et les a convaincus de donner leur aval à la création de clubs de lecture dans les écoles coraniques. Les élèves, tout comme les enseignants, ont reçu des liseuses et la permission de télécharger des romans et des livres de philosophie.
« L’objectif du programme de Zinab : élargir le cursus afin d’encourager l’esprit critique et le raisonnement – des compétences qui aideront les jeunes à remettre en question et, au bout du compte, à rejeter les idéologies étroites des groupes terroristes », a expliqué Samantha Power.
Autre exemple : le musicien amateur Karim Farok, d’Égypte, qui a eu recours à la satire musicale pour contrer le message de Daech. Il a remixé un chant de Daech avec de la musique et l’a mis en ligne – un geste de défi car le groupe terroriste interdit la musique instrumentale.
« En faisant fi des ordres du groupe, Karim, avec sa chanson, a encouragé les autres à exprimer des critiques au lieu d’être réduit au silence par la crainte », a souligné Samantha Power. La version remixée a touché un vaste public sur le Web et a donné jour à d’innombrables autres parodies musicales de chants de Daech. « Une façon puissante, et qui parle aux jeunes, de contrer le message extrémiste. »
*en anglais