Aux États-Unis, le paysage électoral est divisé entre deux grands partis : le parti démocrate (symbolisé par un âne) et le parti républicain (symbolisé par un éléphant). Si vous demandez à un électeur américain lequel il soutient, il y a de grande chance qu’aujourd’hui il vous réponde : « Aucun ! »
Au moins 4 Américains sur 10 se disent indépendants politiquement, même s’ils ont tendance à pencher en faveur de l’un ou l’autre des partis en fonction des enjeux, d’après un sondage récent*. Seuls 3 électeurs sur 10 se réclament du parti démocrate, et 3 du parti républicain. Les chiffres « n’ont presque jamais été aussi bas », selon l’institut de sondage Gallup.
Les Pères fondateurs de l’Amérique n’avaient pas prévu la création de partis politiques, mais déjà, à l’époque du premier président George Washington, des factions avaient vu le jour* à propos d’un enjeu de taille : le pouvoir qui devait être attribué au gouvernement central.
C’est une question de génération
Alors, qu’est-ce qui se cache derrière cette montée des électeurs non affiliés ou indépendants ? Les jeunes, répond Adam Morfeld, sénateur à l’assemblée législative du Nebraska. D’après lui, les électeurs entre 20 et 40 ans sont moins enclins à s’associer à un parti politique que leurs parents.

« C’est une question de génération, ajoute Adam Morfeld. Les gens, en particulier les jeunes, se reconnaissent de moins en moins dans les institutions, pas seulement les institutions politiques, mais les institutions en général, et plus dans des causes. » Une tendance qu’il a pu observer aussi bien en tant que candidat que directeur d’une association* dont la mission est d’encourager la participation politique des jeunes.
Comment expliquer cette prise de distance vis-à-vis des partis ? Morfeld cite notamment les sources d’actualités, de plus en plus diverses et complexes. Avant que l’information ne devienne illimitée et pratiquement gratuite sur internet, les groupes politiques jouaient un rôle beaucoup plus important pour ce qui est de rassembler les électeurs de même sensibilité et de les mobiliser en faveur d’un candidat ou d’un programme.
Les partis contrôlent encore les infrastructures politiques
S’associer à l’un des deux grands partis présente quand même encore des avantages non négligeables. Le choix du candidat, par exemple : dans certains États, les primaires sont « fermées »*, c’est-à-dire que seuls les membres du parti sont autorisés à voter.
Mais les démocrates et les républicains continueront d’aller à la rencontre des indépendants pour une simple bonne raison : c’est parmi eux qu’ils peuvent récolter les votes essentiels à la victoire.
*en anglais