La négation et la distorsion de la Shoah doivent cesser

Un homme âgé, portant un bonnet rayé, essuyant ses larmes (© Natalia Fedosenko/TASS/Getty Images)
Un survivant de la Shoah pleure lors d’une cérémonie dans l’ancien camp de la mort nazi d’Auschwitz-Birkenau à Oswiecim, en Pologne, le 27 janvier 2020. (© Natalia Fedosenko/TASS/Getty Images)

Des dirigeants du monde entier s’emploient ensemble à contrer les messages dangereux de déni et de distorsion de l’Holocauste qui foisonnent à l’ère numérique.

L’Alliance internationale pour la mémoire de l’Holocauste (AIMH)*, un organisme qui œuvre pour la sensibilisation, la recherche et la mémoire concernant la Shoah à travers le monde, explique ces deux termes : « la négation de l’Holocauste cherche à effacer l’Histoire de l’Holocauste. Ce faisant, elle cherche à légitimer le nazisme et l’antisémitisme. » La distorsion de l’Holocauste « reconnaît certains aspects de l’Holocauste comme des faits. Mais elle excuse, minimise ou dénature l’Holocauste de manières variées et par divers moyens. »

De plus en plus de leaders mondiaux s’élèvent contre ces formes d’antisémitisme.

Illustration représentant une carte du monde, et des citations de dirigeants mondiaux sur le déni et la distorsion de l’Holocauste (Département d’État/H. Efrem. Photos : © AP Images, Maison Blanche, Département d’État)
(Département d’État/H. Efrem. Photos : © Jacquelyn Martin/AP Images, Maison Blanche/Adam Schultz, © Kay Nietfeld/AP Images, © Ian Forsyth/AP Images, © Ludovic Marin/AP Images, © Jack Hill/AP Images, © Justin Tallis/AP Images, © Hassan Ammar/AP Images, © Mark Mitchell/AP Images, Département d’État)

La distorsion est souvent plus subtile et insidieuse que le déni pur et simple. On la retrouve à travers l’ensemble de l’échiquier politique. Mais depuis le début de la pandémie de COVID-19, les extrémistes s’en servent de plus en plus souvent pour nuire à la démocratie. Par exemple, on en a vu certains porter des étoiles jaunes (ressemblant à celles imposées aux Juifs par les Nazis) pour protester contre la vaccination obligatoire et se poser en victimes. De telles méthodes encouragent la méfiance envers les experts en santé publique, et méprisent la mémoire des victimes de la Shoah.

Certains diffuseurs de mensonges redorent la réputation des personnes impliquées dans l’Holocauste en minimisant leur rôle de collaborateurs nazis, explique Ellen Germain, l’envoyée spéciale du département d’État des États-Unis pour les questions liées à l’Holocauste. Mais quelle que soit la forme de la distorsion de l’Holocauste, elle « sous-estime le crime de l’Holocauste — l’extermination systématique de tout un peuple », ajoute-t-elle.

« La négation de l’Holocauste est une menace et elle doit être prise au sérieux, mais en Amérique du Nord et en Europe, elle est moins fréquente ces jours-ci que la distorsion de l’Holocauste », signale Robert Williams, de l’United States Holocaust Memorial Museum*, qui fait partie de la délégation américaine à l’AIMH. « Elle peut agir comme une sorte de drogue passerelle vers la théorie du complot et des formes plus dangereuses d’antisémitisme. Et est utilisée pour recruter, radicaliser et semer une discorde générale culturelle et sociale.

Des gens portant des casques/écouteurs, et des photos en noir et blanc de prisonniers en arrière-plan (© Natalia Fedosenko/TASS/Getty Images)
Des visiteurs du musée de l’ancien camp de la mort nazi d’Auschwitz-Birkenau, à Oswiecim, en Pologne, en 2020. (© Natalia Fedosenko/TASS/Getty Images)

En sa qualité de chef de la diplomatie américaine, le secrétaire d’État Antony Blinken, dont le beau-père a survécu à l’Holocauste, attire lui aussi l’attention du monde sur ces problèmes.

« Ce n’est pas un hasard si les personnes qui cherchent à créer l’instabilité et à saper la démocratie tentent souvent de jeter le doute sur l’Holocauste », a-t-il déclaré. « C’est pourquoi il est si important de dire la vérité sur le passé, de façon à protéger les faits quand les autres tentent de déformer ou de banaliser les crimes de l’Holocauste. »

 

*en anglais