La communauté internationale a demandé à la Russie d’annuler l’arrêt de la prétendue Cour suprême en Crimée qui interdit le Majlis, l’organe exécutif de l’Assemblée des Tatars de Crimée. Le Majlis a souvent fait l’objet de harcèlement pour s’être opposé à l’occupation de la péninsule, en mars 2014, par la Russie.

Selon Samantha Power*, la représentante permanente des États-Unis à l’ONU, l’interdiction a pour effet de criminaliser « pratiquement toutes les formes d’expression et d’activités politiques des Tatars ». L’arrêt empêche le Majlis de convoquer des réunions, d’organiser des élections ou des événements et de publier des opinions dans les médias.

D’autres voix ont dénoncé les actions de l’occupant russe :

  • Les autorités de l’occupation en Crimée « n’ont ni le droit ni la jurisprudence pour appliquer la loi russe aux Tatars en Ukraine », a souligné John Kirby*, le porte-parole du département d’État. Parce qu’ils s’opposent à l’occupation, les Tatars et d’autres minorités ethniques et religieuses font l’objet de détentions arbitraires, de sévices physiques et de perquisitions à domicile et dans les lieux du culte.
  • La Haute-Représentante de l’Union européenne Federica Mogherini* a qualifié l’interdiction « d’attaque grave contre les droits de l’ensemble des Tatars de Crimée » et a instamment prié les autorités de respecter pleinement les normes internationales des droits de l’homme. Le commissaire aux droits de l’homme du Conseil de l’Europe, Nils Muižnieks*, a déclaré que l’interdiction ouvrait la voie « à la stigmatisation d’un segment considérable de la communauté tatare de Crimée et à la discrimination » contre cette population.
  • Freedom House* a averti que l’interdiction pourrait conduire à des violations des droits de l’homme et « à la criminalisation d’une identité ethnique ». Cette organisation indépendante de surveillance des droits de l’homme a placé la Crimée sur sa liste des endroits « pas libres » du point de vue de la liberté de la presse et de la liberté en général (y compris des droits politiques et des libertés civiques).
Group of men walking past policeman wearing protective gear and holding shield and baton (© AP Images)
La police bloque une route à la sortie de Simferopol, en Crimée, alors que des hommes tatars de Crimée commémorent le 71e anniversaire de la déportation de la minorité musulmane par Joseph Staline. (© AP Images)

Les sanctions liées à la situation en Crimée restent en vigueur

Les responsables américains ont de nouveau appelé la Russie à mettre fin à son occupation de la Crimée et à rendre le contrôle du territoire à l’Ukraine. « Les sanctions liées à la Crimée resteront en vigueur tant que l’occupation se poursuivra », a précisé John Kirby, du département d’État.

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*en anglais