Un ver pourrait-il nous aider à éviter le gaspillage alimentaire et à sauver les océans des déchets plastiques ?

C’est ce qu’espèrent des chercheurs de l’université Tutfs* qui ont découvert une protéine de soie aux caractéristiques prometteuses. Produite par le ver à soie, la protéine a été introduite dans une solution dont ils ont enduit des fruits et des légumes frais. Bilan : ces fruits et légumes ont conservé leur fraîcheur pendant une longue période sans avoir à être réfrigérés.

Les scientifiques ont plongé des fraises à plusieurs reprises dans cette solution et les ont comparées à d’autres, non recouvertes de cette pellicule. Les fraises enduites de soie étaient encore bonnes une semaine plus tard à température ambiante. Les autres étaient décolorées et déshydratées.

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Des scientifiques ont inventé une pellicule biodégradable qui servirait à recouvrir les aliments et à remplacer le plastique http://monsanto.info/1rS3XbY 

Des scientifiques ont inventé une pellicule de soie, similaire à du plastique, qui a réussi à conserver la fraîcheur des fruits pendant plus d’une semaine ; la pellicule naturelle et biodégradable pourrait remplacer le plastique…

Cette découverte revêt d’autant plus d’importance qu’un tiers des aliments produits pour la consommation humaine à travers le monde est perdu ou gaspillé chaque année, d’après les Nations unies. Ce taux atteint jusqu’à 50 % pour les fruits et les légumes, en raison surtout de leur détérioration.

Le nouveau matériel de soie, biodégradable, pourrait remplacer le plastique avec beaucoup d’avantages. Il suffit de penser à la pollution des océans par les déchets plastiques, qui est un problème de taille. D’ici 2050, il pourrait y avoir plus de plastiques que de poissons dans les océans de la planète, selon certaines estimations*.

La soie est produite à partir des brins formant les cocons des vers de soie (qui sont, en réalité, non pas des vers mais les larves ou les chenilles du bombyx du mûrier, une espèce de lépidoptère domestique, ou papillon).

On a tendance à assimiler la soie uniquement à du tissu. En fait, elle a été déjà utilisée dans les aliments. En Asie, par exemple, la protéine de soie hydrolysée est quelquefois ajoutée aux nouilles, aux bonbons et à d’autres aliments, a indiqué Fiorenzo Omenetto, l’un des scientifiques participant aux recherches, dans un entretien au Wall Street Journal*.

Les chercheurs n’avaient pas le droit de goûter les fruits enduits de la pellicule de soie pour les besoins de leur étude. Mais Fiorenzo Omenetto, pense que la solution n’aurait aucun goût, ayant lui-même mangé des vers de soie dans le passé.

Des produits dérivés de la soie seront-ils capables de remplacer les plastiques ? « C’est notre rêve », espère Fiorenzo Omenetto.

 

*en anglais