Pas de surprise : les grandes villes sont les premières responsables de la pollution de l’air. Ce qui est moins évident, c’est que leur smog, toxique, peut avoir des effets néfastes sur la santé des gens qui vivent à des milliers de kilomètres de distance, au point d’affecter leurs moyens de gagner leur vie. Alors, les maires des grandes villes du monde redoublent d’efforts pour contrôler la pollution atmosphérique.
En 2005, le Groupe C40 (C40 Climate Leadership Group*) a réuni les dirigeants des grandes villes du monde pour mutualiser les solutions aux problèmes environnementaux communs à toutes les villes. La pollution atmosphérique figure en tête de liste.
Aujourd’hui, les 75 membres du Groupe C40 animent un réseau, le Climate Positive Development Network*, qui soutient des projets dans 17 villes. L’objectif est toujours le même : réduire les émissions de gaz à effet de serre, qu’elles proviennent des transports, de la production d’énergie ou des déchets urbains et industriels. Low-tech ou high-tech, tous les moyens sont bons. Planter plus d’arbres, installer des jardins sur les toits, rendre obligatoire l’utilisation de véhicules et de combustibles à faibles émissions, stimuler la production d’une énergie efficace et durable, sont autant de solutions possibles.

Zéro émission de bas en haut
L’objectif est ambitieux : créer des villes à bilan carbone négatif. Autrement dit, elles doivent veiller à compenser leurs émissions de gaz à effet de serre, dont le CO2, par le captage d’une quantité équivalente d’émissions ou par l’achat de “crédits” correspondant à la réduction d’émissions ailleurs. Mais cela ne suffit pas : elles doivent aussi prendre des mesures pour réduire le dioxyde de carbone dans l’atmosphère. « Nos expériences montrent déjà que les solutions intelligentes bas-carbone réduisent les émissions de gaz à effet de serre de manière rentable », a déclaré Tomas Gustafsson, conseiller en développement durable pour la ville de Stockholm (Suède).
Chaque projet est suivi du début à la fin, selon des phases clairement définies. Parmi les six projets qui ont atteint la deuxième phase – autrement dit, la planification, les partenariats et les échéances sont en place – figure celui de Mahindra World City, à Jaipur (Inde)*. Un partenariat entre le conglomérat multinational du Groupe Mahindra et le gouvernement de l’État du Rajasthan, Mahindra World City intègre durablement besoins résidentiels, commerciaux et autres dans un environnement où près de 300 000 personnes logeront et travailleront d’ici 2025. Les projets de Sydney et Melbourne (Australie), Sønderborg (Danemark), Londres et Oberlin, dans l’Ohio, ont eux aussi atteint cette deuxième phase.

Collaborer pour bien faire
Certes, les solutions doivent être adaptées à chaque ville. Mais celles qui sont issues du réseau collaboratif pourront, au fil du temps, donner lieu à stratégies susceptibles d’être calquées dans divers contextes. Le tout est de procéder à des évaluations minutieuses.
Des villes comme Londres, Mexico ou Delhi incarnent des siècles d’histoire ; la modernisation des quartiers anciens côtoie la construction de bâtiments neufs et durables. En plus de faciliter les partenariats pour la création de villes zéro émission, le Groupe C40 maintient des bases de données d’études de cas et un portail de données ouvertes.*
Une initiative de partenariat avec la Climate & Clean Air Coalition* annoncée en juillet appuiera les efforts d’assainissement de l’air dans 50 villes du C40, y compris Addis Abeba, Dar es Salaam, Dhaka (Bangladesh), Jakarta (Indonésie), Lagos, Rio de Janeiro et Sao Paulo, et Stockholm.
*en anglais