La télésanté, prochaine révolution des soins dans le monde ?

La dermatologue Anne Burdick, de l’université de Miami, observe son écran d’ordinateur dans son cabinet de Miami tout en discutant de télémédecine. (© AP Images)

C’est dur, quand on est malade, de trouver la force d’aller voir un médecin.

Et si on pouvait cliquer sur son ordinateur au lieu d’avoir à se déplacer ? Cela pourrait bien devenir une solution bientôt, grâce à la télésanté qui permettra de mettre en contact les patients avec les médecins. Un ordinateur ou un dispositif portable vous suffira. Et d’après certains chercheurs, la télésanté va révolutionner les soins de santé dans le monde au cours des dix prochaines années.

La télémédecine est déjà pratiquée dans certains domaines ; elle permet de surveiller les paramètres vitaux de certains patients cardiaques et de relier des médecins à des salles d’urgence.

Aux États-Unis, les anciens combattants ont fait un total de 2 millions de visites virtuelles en 2014 via les services de télémédecine que leur fournit le gouvernement.

Les dix prochaines années verront la transformation de la télémédecine et des soins virtuels en télésanté au quotidien, affirment les auteurs d’un article* paru dans la revue New England Journal of Medicine.

Ordinateurs et dispositifs portables à l’appui, les médecins et les infirmières pourraient être disponibles 24 h sur 24 et, à relativement peu de frais, évaluer les cas urgents tels les crises cardiaques ou les accidents vasculaires cérébraux.

Selon Ray Dorsey, neurologue au Centre médical de l’université de Rochester, dans l’État de New York, les populations d’autres pays pourraient tirer avantage de la technologie de la télésanté. Dans certaines régions du monde en développement, comme en Chine ou en Inde, la télésanté deviendra de plus en plus « un moyen d’assurer un accès inédit aux soins médicaux ».

Et toujours dans le cadre de cette évolution de la télémédecine, les États-Unis et l’Union européenne œuvrent en commun pour renforcer la coopération transatlantique dans la eSanté, au niveau des gouvernements, des agences internationales de normalisation, des sociétés sanitaires et des entrepreneurs.

Un accès quasi universel

Dans le monde de la télésanté, les patients pourront communiquer avec les spécialistes de la médecine de chez eux, et les infirmières dans les écoles discuteront directement avec des médecins quand un élève ne se sent pas bien.

La télésanté, ajoute le docteur Dorsey, servira de plus en plus dans les soins des maladies chroniques pour en réduire les coûts. Exemple : la télésanté permettra aux médecins de mieux surveiller les patients souffrant de maladies chroniques comme le diabète ou la maladie de Parkinson.

Le plus gros défi à relever, note-il, sera de combler le fossé numérique. Trop souvent, ceux qui ont le plus besoin d’aide et de soins n’ont pas accès à un ordinateur ou à un smartphone.

La télésanté ne prendra pas la place d’une visite dans un cabinet, mais elle pourrait répondre à certains besoins. Elle aidera le personnel médical à épauler le fardeau croissant des maladies chroniques et augmentera l’accès aux soins de santé là il fait le plus défaut dans le monde.

Cet article a été initialement publié en anglais sur le site de la Voix de l’Amérique.

 

*en anglais