L’ambassadrice des États-Unis au Costa Rica suit les traces de son père

Un homme lisant un livre à une fillette (Ambassade des États-Unis San José)
Raymond Telles, l’ambassadeur des États-Unis au Costa Rica, fait la lecture à sa fille, Cynthia, en décembre 1964. (Ambassade des États-Unis à San José)

Plusieurs dizaines d’années après avoir passé une partie de son enfance au Costa Rica, Cynthia Telles est de retour à San José, où elle représente les États-Unis en tant qu’ambassadrice.

Sa nouvelle mission a commencé il y a à peine quelques mois, mais Cynthia Telles collabore déjà avec le Costa Rica pour faire face à la crise climatique, combattre les organisations criminelles transnationales et comprendre les causes profondes qui poussent les Costaricains à émigrer.

Sa nomination à l’ambassade des États-Unis au Costa Rica a un sens tout particulier pour elle puisqu’elle suit les traces de son défunt père, Raymond Telles.

Photo en noir et blanc des membres d’une famille posant avec le président John F. Kennedy (Avec l’aimable autorisation de Cynthia Telles)
Cynthia Telles (tout à gauche) et sa famille posent en photo avec le président Kennedy (au centre), au Costa Rica en 1963. En 1961, John F. Kennedy a nommé le père de Cynthia, Raymond Telles (tout à droite), ambassadeur des États-Unis au Costa Rica. (Avec l’aimable autorisation de Cynthia Telles)

Raymond Telles a été ambassadeur des États-Unis au Costa Rica de 1961 à 1967, sous les présidents John F. Kennedy et Lyndon B. Johnson. Américain d’origine mexicaine, il a été le premier hispanique nommé ambassadeur des États-Unis.

Au début de sa mission au Costa Rica, il a fait venir sa famille, dont Cynthia, qui était alors âgée de 8 ans.

Au cours de ses années en fonction, il a fréquenté aussi bien les élites — le président Kennedy s’est rendu au Costa Rica en 1963 à son invitation — que les gens marginalisés aux quatre coins du pays. Cynthia Telles se souvient que son père essayait toujours d’encourager les autres. « Il prenait la peine de communiquer avec des gens de tous horizons, et il avait son style bien à lui », affirme-t-elle.

Cynthia Telles raconte que son père s’était lié d’amitié avec une personne sans domicile fixe qui passait souvent du temps près de l’ambassade. Lorsque la famille Telles s’apprêtait à quitter le Costa Rica, la dame est venue à l’aéroport, une poignée de violettes à la main, pour lui dire au revoir.

Le service de son père au nom des États-Unis a laissé une empreinte indélébile sur l’ambassadrice d’aujourd’hui.

Avant de devenir diplomate, Raymond Telles a été le premier maire hispanique d’une grande ville américaine — El Paso, au Texas. Et avant cela, il a servi dans l’US Air Force jusqu’au grade de colonel. Il a été décoré de la Bronze Star Medal pour son service durant la guerre de Corée. Il a également travaillé comme aide militaire des présidents Harry Truman et Dwight Eisenhower. « Il était dévoué au service des autres, souligne Cynthia Telles, et était un patriote absolu ».

Récemment, l’ambassadrice Telles a eu le plaisir de rencontrer des Costaricains qui se souviennent de son père.

Adrian et Luis Mora, les fils de Luis Paulino Mora, qui était le chauffeur de Raymond Telles, travaillent tous deux à l’ambassade aujourd’hui. Ils se rappellent Raymond Telles, qui leur a envoyé des cartes de Noël pendant des années après son départ du Costa Rica. Leur père, qui a maintenant 86 ans, était heureux et surpris d’apprendre que Cynthia Telles, qu’il a conduite à l’école lorsqu’elle était enfant, est à présent l’ambassadrice des États-Unis au Costa Rica.

« Vous ne pouvez pas imaginer le visage de mon père », raconte Adrian Mora à propos du jour où il lui a annoncé qui était désormais aux commandes de l’ambassade des États-Unis.

Cynthia Telles œuvre au service du gouvernement le plus diversifié de l’histoire. Sur les 133 ambassadeurs américains dont la nomination a été confirmée, 51 sont des femmes.

Cynthia Telles parlant dans un micro, et deux hommes debout derrière elle (© Adam Bialik Photography)
Cynthia Telles s’exprime à Los Angeles en mai 2019. Derrière elle se trouvent son mari, Joe Waz, et Joe Biden. (© Adam Bialik Photography)

Malgré la réputation de son père, Cynthia Telles assure ne pas ressentir trop de pression. « Je ne lui arriverais même pas à la cheville, lance-t-elle. Je suis ici simplement pour tenter de prolonger son héritage et d’en étendre la portée, et bien sûr, pour suivre la voie donnée par le président Biden et ce qu’il veut accomplir au Costa Rica. »