L’attrait pour les cours d’arabe reste fort aux États-Unis

Des jeunes posant en photo devant un tableau noir comportant des mots en arabe (Avec l’aimable autorisation de Lizz Huntley)
Lizz Huntley, au centre, célèbre la fin du semestre avec ses élèves en première année d’études d’arabe à l’université Cornell. (Avec l’aimable autorisation de Lizz Huntley)

Le 18 décembre marque la 10e Journée mondiale de la langue arabe, une occasion de saluer cette langue parlée par plus de 300 millions de personnes dans le monde, principalement au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. L’arabe est aussi la langue qui connaît la croissance la plus rapide aux États-Unis, selon les données du recensement.

L’arabe est devenu la 8e langue la plus enseignée dans les universités américaines. Dans les établissements publics, 26 000 élèves de la maternelle à la terminale apprennent cette langue ainsi que 31 500 à l’université, selon les enquêtes nationales les plus récentes.

Un intérêt soutenu pour l’apprentissage de l’arabe

À la suite des attentats du 11 septembre 2001, les universités américaines ont rapidement élargi l’éventail de leurs cours d’arabe pour répondre à la demande des étudiants. Le nombre d’étudiants américains inscrits en arabe est passé de 5 505 en 1998 à 35 083 en 2009. Aucune autre langue n’a connu une telle croissance au cours de la même période.

Montage photo comportant un cliché d’Emma Hardy à gauche et un cliché de Kate Hibbert à droite (Département d’État/Paul Wulfsberg)
À gauche : Emma Hardy, en 3e année d’études d’arabe à l’université de Boston, souhaite plus tard enseigner cette langue. À droite : Kate Hibbert trouve que l’arabe est « très difficile » mais elle a adoré son premier semestre d’études de la langue à l’université Tufts. (Département d’État/Paul Wulfsberg)

Aux États-Unis, l’intérêt pour les langues étrangères en général a tendance à ralentir, les étudiants s’orientant davantage vers les filières STIM (Sciences, Technologie, Ingénierie et Mathématiques). Mais l’expansion des cours d’arabe à l’université continue également dans l’enseignement primaire et secondaire. En 2015, les écoles primaires et secondaires offraient environ 26 000 cours, financés en grande partie par des subventions du gouvernement fédéral.

Des élèves travaillant dans une classe (Avec l’aimable autorisation de Awad Awad)
Les élèves du lycée Atlanta North High School travaillent sur un projet pour leur classe d’arabe. (Avec l’aimable autorisation de Awad Awad)

Awad Awad, un professeur au lycée Atlanta North High School explique qu’il focalise ses cours sur la compréhension de la culture. Pour cela, il emploie des méthodes empiriques qui consistent, notamment, à emmener ses élèves à la rencontre de la communauté arabo-américaine de Géorgie.

L’un de ses principaux objectifs est d’aider les élèves à s’y retrouver dans les différences culturelles, souligne le professeur. « Il n’est pas nécessaire d’être d’accord avec la personne en face de soi. Il s’agit de comprendre ce qui se passe sans porter de jugement. »

Arabe standard moderne ou dialectes

Entre sa principale forme écrite en arabe standard moderne (ASM) et ses dialectes parlés, l’arabe est une langue qui varie énormément. Pour Awad, les étudiants doivent être initiés très tôt, et fréquemment, aux dialectes, plutôt que de suivre l’approche traditionaliste centrée sur l’ASM.

« La communication est censée mener à la compétence interculturelle », affirme-t-il. Mais en dehors de contextes spécifiques, le fait de ne pouvoir communiquer qu’en ASM constitue « une rupture interculturelle ».

Lizz Huntley, doctorante en études des deuxièmes langues et auteure de manuels en arabe, pense que l’enseignement de l’arabe aux États-Unis évolue vers l’apprentissage des dialectes.

« La jeune génération d’enseignants adhère à l’idée que les élèves doivent être capables d’effectuer toutes sortes de tâches, comme commander dans un restaurant en amiyya [dialecte parlé] et lire un journal en fosha [ASM], au lieu de se contenter de produire des universitaires pour un bassin d’emplois de plus en plus restreint », explique-t-elle.

 

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