À l’approche d’une conférence très importante sur le climat à la fin de l’année, le gouvernement Obama appelle les dirigeants du monde entier à éviter « une faute morale collective, aux retombées historiques ».
« Cette année est décisive », a déclaré John Kerry, si le monde veut relever les défis du changement climatique et de la transition vers un avenir misant sur l’énergie propre. « Les futures générations ne devraient pas pardonner à ceux qui ignorent ce moment, et elles ne le feront pas. »
Le secrétaire d’État s’adressait le 12 mars* à un parterre de diplomates et d’experts étrangers rassemblés pour discuter de ces enjeux en prévision de la conférence internationale qui se tiendra à Paris à la fin de l’année, la COP 21 (Conférence des parties de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques de 2015). Les négociateurs mondiaux tenteront d’y conclure un accord pour réduire les émissions de gaz à effet de serre.
L’activité industrielle du siècle passé, alimentée par les combustibles à base de carbone, a produit un effet de serre à l’origine du réchauffement de la planète, s’accordent à dire les scientifiques. Aux températures de plus en plus élevées sont associés des phénomènes climatiques extrêmes, l’élévation du niveau de la mer, le bouleversement des écosystèmes et la sécheresse.

John Kerry a expliqué que les mesures prises par les États-Unis pour favoriser les énergies propres ont permis de faire baisser les émissions, et grâce à elles, la réduction des gaz à effet de serre d’ici 2025 est bien partie pour atteindre 28 % par rapport aux niveaux de 2005. Si ces initiatives sont maintenues, « nous pourrons réduire nos émissions de 83 % d’ici le milieu du siècle », a-t-il affirmé.
Pour les opposants à l’intervention face au changement climatique, réduire la consommation de charbon et de pétrole coûte trop cher. Ils avancent aussi deux autres arguments, à savoir le ralentissement de la croissance et la hausse du chômage. John Kerry a brossé un avenir différent, dans lequel l’expansion de la technologie des énergies propres* « est en passe de devenir le plus grand marché que le monde ait connu ».
Sur l’insistance des États-Unis, les gouvernements chinois et indiens se sont récemment engagés à adopter davantage de technologies d’énergie propre et à réduire leurs émissions en concluant des accords que John Kerry qualifie d’« immense réussite ». Lors de négociations précédentes sur le changement climatique, les deux pays rechignaient à réduire les émissions par crainte de nuire à la croissance industrielle.
Dans un discours prononcé le 11 mars*, la principale responsable de l’environnement aux États-Unis, Gina McCarthy, a également souligné l’obligation morale d’agir face au changement climatique.
« J’ai récemment rencontré des responsables du Vatican qui travaillent avec le pape François pour rédiger une nouvelle encyclique, a indiqué Gina McCarthy, qui est l’administratrice de l’Agence de protection de l’environnement (EPA). Le pape François et beaucoup de chefs religieux dans le monde voient dans [l’intervention pour] le climat une obligation morale ».
*en anglais