Les premiers explorateurs du Nouveau-Monde l’ont souvent pris pour une sirène. Pouvant atteindre 4 mètres de long et peser une demi-tonne, cette imposante créature qu’est le lamantin est en fait un mammifère marin apparenté à l’éléphant.

Au bord de l’extinction il n’y a pas si longtemps encore, sa population a quintuplé en Floride du fait des mesures de protection dont elle a bénéficié.

Le saviez-vous ?

Le lamantin des Antilles vit dans l’océan Atlantique, le golfe du Mexique et la mer des Caraïbes. Aux États-Unis, on le trouve principalement en Floride, en particulier en hiver, où il recherche des eaux chaudes. En été, ses déplacements peuvent l’amener jusqu’au Texas, à l’ouest, et au Massachusetts, au nord.

Herbivore, il passe le plus clair de son temps à se nourrir de végétation aquatique. Il faut dire qu’il peut consommer chaque jour l’équivalent de 10 % de son poids.

(Ramos Keith/USFWS)

Remonter pour respirer

Quand il inhale, il remplace 90 % de l’air présent dans ses poumons. À titre de comparaison, chez l’homme, chaque respiration entraîne un renouvellement de 10 % seulement.

Étant un mammifère, le lamantin doit remonter à la surface pour respirer. (Tracy Colson/USFWS)

Le lamantin a besoin de chaleur

Le lamantin est sensible au froid. Un séjour dans des eaux dont la température est inférieure à 20 degrés Celsius provoque un « stress thermique » dangereux. C’est pour ça qu’en hiver les lamantins ont tendance à se regrouper dans les rivières, aux eaux plus chaudes.

(© AP Images)

Lamantins et êtres humains

Le lamantin n’a pas de prédateur dans la nature, si ce n’est l’homme, peut-être. Les fils et lignes de pêche, les hélices des bateaux à moteur et les pressions du développement urbain ont décimé les populations de ces animaux, qui étaient à un moment donné en voie d’extinction. Ils étaient si peu nombreux en 1966 qu’ils ont figuré parmi les premiers animaux à bénéficier de la protection d’une loi fédérale promulguée cette année-là, l’ancêtre de l’U.S. Endangered Species Act.

« On a du mal à s’imaginer les eaux de la Floride sans eux », reconnaît Michael Bean, du département des Affaires intérieures des États-Unis. « Mais c’est la réalité à laquelle nous faisions face. »

Les marques sur le dos de ce lamantin témoignent de contacts avec les hélices de bateaux à moteur. (Robert Boone/USFWS)

Sauvé de justesse

Grâce aux efforts de conservation américains, au niveau fédéral et des États, pour ralentir l’activité des plaisanciers, les populations de lamantins commencent à se développer en Floride. En 1991, des recensements aériens dans les eaux de l’État ensoleillé en comptaient seulement 1 200. Quinze ans plus tard, ils seraient plus de 6 000.

Impressionnés par ce grand retour du mammifère, les biologistes de l’U.S. Fish and Wildlife Service proposent que le lamantin des Antilles soit retiré de la liste des espèces menacées d’extinction et inscrit à la place sur celle des espèces tout simplement « menacées »*, dans l’U.S. Endangered Species Act.

« Le rétablissement du lamantin est extrêmement encourageant et c’est un superbe témoignage des mesures de conservation entreprises par beaucoup de gens », a déclaré Cindy Dohner, du Fish and Wildlife Service.

 

*en anglais

Un lamantin orphelin nourri au biberon va recouvrer la santé. (USFWS)