Les pangolins, vous connaissez ? Ces animaux timides, de la taille d’un chat et recouverts d’écailles du bout du nez à la pointe de la queue, se mettent en boule quand ils se sentent en danger.

C’est leur seule stratégie pour se défendre. Utile pour tromper les lions et autres prédateurs, cette méthode les met malheureusement à la merci des braconniers.

Les trafiquants d’espèces sauvages profitent en effet du caractère docile du pangolin pour en attraper à tour de bras dans les forêts d’Asie et d’Afrique. Résultat : ce mammifère insectivore finit dans l’assiette de quelqu’un, dans l’un des pays où sa chair est très prisée, comme en Chine et au Vietnam. En outre, ses écailles de kératine (la même matière qui compose nos ongles et nos cheveux) sont broyées en poudre parce qu’on leur prête – à tort – des vertus médicinales.

« Le pangolin pourrait disparaître avant que la plupart des gens ne sachent qu’il existe. » C’est la conclusion du journaliste John D. Sutter, de CNN, qui a mené une enquête en 2014 sur le trafic illicite des pangolins.

Quelques précisions sur les pangolins

Le monde commence à mieux connaître ces animaux furtifs à l’allure préhistorique, même s’ils n’ont pas été étudiés avec la minutie réservée aux éléphants ou aux rhinocéros, par exemple.

Des mains tenant un bébé pangolin qui s’est mis en boule (© AP Images)
Un bébé pangolin, repris aux trafiquants par les autorités, est présenté au public avant d’être remis en liberté avec sa mère. (© AP Images)
  • On dénombre huit espèces de pangolins dans le monde — quatre en Asie et quatre en Afrique.
  • Les pangolins n’ont pas de dents, mais leur langue est plus longue que leur corps.
  • En une année, un pangolin peut manger à lui seul plus de 70 millions de fourmis ou de termites.
  • Les huit espèces sont dans le viseur des réseaux de trafiquants d’espèces sauvages. Quatre sont menacées d’extinction, et deux exposées à une disparition imminente.
  • Le braconnage a augmenté de façon exponentielle. D’après le Fonds international pour la protection des animaux (IFAW), le trafic de cette espèce sauvage est monté en flèche et près d’un million de pangolins ont été vendus au cours des dix dernières années.

Sarah Uhlemann, du Center for Biological Diversity, tire la sonnette d’alarme : « Si nous n’agissons pas maintenant, la demande de parties de pangolins va rayer de la carte du monde ce bel animal, étrange et extraordinaire. »

Comment sauver le pangolin ?

Des pays du monde entier sortent leurs griffes pour protéger les pangolins en appliquant rigoureusement la réglementation du commerce international. Le Partenariat transpacifique*, un accord conclu l’an dernier, inclut cinq des pays du monde à la plus riche diversité écologique et où vivent aussi un grand nombre de pangolins. L’accord contient de nouveaux outils destinés à déjouer le trafic illicite des espèces sauvages.

Vous voulez faire connaître ces « artichauts sur pattes », comme on les surnomme parfois ? Rejoignez #WorldPangolinDay* à l’occasion de la Journée mondiale du pangolin, ce 20 février.

 

*en anglais