Lorsque le pape François prendra la parole devant le Congrès, cette semaine, il sera le premier souverain pontife et seulement le second chef religieux à le faire (si l’on compte la reine Elizabeth II du Royaume-Uni qui est à la tête de l’Église anglicane). Depuis la tenue du premier Congrès en 1789, seuls 118 dirigeants ou dignitaires étrangers ont été invités à s’adresser à une session conjointe du Sénat et de la Chambre des représentants.

Le souverain pontife s’est déjà exprimé à propos du changement climatique et d’autres questions qui divisent les parlementaires américains. Le pape François s’adressera à eux « franchement mais aussi amicalement* », a indiqué un conseiller du Saint-Père.

Le message du pape «  interpelle les gens de toutes confessions, toutes idéologies et tous partis politiques », a déclaré le président de la Chambre, John Boehner, qui a invité* le souverain pontife. Ce sera « une parfaite occasion pour le peuple américain et pour les pays du monde entier d’écouter son message dans son intégralité », a-t-il ajouté.

D’autres personnalités distinguées ont profité de la tribune du Congrès pour prononcer des paroles mémorables :

  • Trois semaines seulement après l’attaque contre Pearl Harbor en 1941, le Premier ministre britannique Winston Churchill a lancé au Congrès : « Vous ne sous-estimez pas, j’en suis certain, la gravité de l’épreuve à laquelle nous allons ensemble être confrontés. » Et il a souligné la manière dont les deux pays allaient défendre « tout ce qui est cher aux hommes libres ».
  • Le Sud-Africain Nelson Mandela s’est adressé au Congrès en 1990, six mois après avoir été relâché de prison. Il voyait un double message dans l’invitation des législateurs : leur désir de transmettre un message à son peuple et d’écouter ce que ce dernier attendait d’eux. Les Sud-Africains « réclament la démocratie », a-t-il ajouté avec simplicité. Nelson Mandela venait de passer 27 ans en prison parce qu’« il aurait été immoral de garder le silence tandis qu’une tyrannie raciste cherchait à réduire tout un peuple à une condition pire que celle des animaux de la forêt ».
  • Quelques jours après la chute du Mur de Berlin, en 1989, Lech Walesa, à l’époque président du syndicat Solidarnosc en Pologne, a commencé son discours au Congrès en citant le préambule de la Constitution des États-Unis : « Nous, le Peuple ». Puis, après une pause, il a ajouté : « Je n’ai pas besoin d’expliquer que, moi aussi, électricien de Gdansk, j’ai le droit d’invoquer [ces droits]. » Lech Walesa a exhorté les États-Unis à apporter leur aide aux pays qui commençaient à secouer le joug du communisme.

 

*en anglais