Le programme Fulbright* est présent dans 160 pays, mais c’est aux Philippines qu’il fonctionne depuis le plus longtemps sans la moindre interruption.
Depuis 1948, plus de 4 200 étudiants, dont 3 200 Philippins et 1 000 Américains, ont fait des études supérieures, enseigné ou effectué des recherches les uns dans le pays des autres. Parmi eux se trouvent quelques-uns des artistes, des scientifiques et des responsables du secteur public les plus distingués des Philippines.
Le programme Fulbright est l’initiative phare des échanges éducatifs parrainés par le gouvernement des États-Unis. Les participants sont sélectionnés en fonction de leur mérite scolaire et de leur potentiel de leadership. Aux Philippines et dans des dizaines d’autres pays, des comités binationaux aident à gérer ce programme de bourses, avec le soutien direct ou indirect des pays concernés.
L’essayiste et critique littéraire Resil Mojares, lauréat de la plus haute distinction philippine dans les arts, affirme que sa bourse Fulbright lui a permis de mener des recherches dans 14 bibliothèques et archives aux États-Unis, ce qui l’a aidé à constituer les collections du Centre d’études Cebuano à l’université de San Carlos. « C’était une expérience extrêmement enrichissante », souligne-t-il.

Parmi d’autres étudiants Fulbright en début de carrière figure Kriza Calumba, chargée de cours en sciences alimentaires et chimie à l’université des Philippines à Mindanao, qui poursuit une maîtrise à l’université Louisiana State (LSU).
La bourse d’études « a accru ma passion du service à la société en tant que scientifique spécialisée dans l’alimentation », affirme la jeune femme. Elle lui a aussi permis de mieux comprendre comment « améliorer la sécurité alimentaire » dans son pays d’origine.
Mark Preston S. Lopez est un autre étudiant Fulbright qui prépare un doctorat en éducation à l’université de Floride. « L’expérience interculturelle m’a enrichi tant sur le plan personnel que professionnel », précise cet éducateur de l’École polytechnique de Bontoc, dans la Mountain Province. « J’essaie d’apprendre le plus possible pour pouvoir l’appliquer à mon contexte local. »
Les Philippines et les États-Unis contribuent tous deux au Programme d’éducation philippin-américain responsable de ces bourses d’études.
L’Américaine Michelle Zabat, elle, mène actuellement des recherches sur la microbiologie alimentaire à l’université des Philippines à Los Baños. Elle voyage souvent à travers le pays pour faire la connaissance de Philippins de tous les horizons. « Il y a tellement à apprendre dans l’enceinte des universités philippines et aussi partout ailleurs dans le pays », s’enthousiasme cette diplômée de l’université Brown aux États-Unis.
C’est exactement cela que le jeune sénateur J. William Fulbright avait en tête quand il a proposé la création, en 1946, de programmes d’échanges visant à promouvoir la bonne volonté internationale.
*en anglais