Les fans de football américain vivent pour le Super Bowl, toujours disputé un dimanche. Les mordus de la politique ont les yeux rivés sur le « Super mardi ». Pourquoi ?
Les deux grandes formations politiques du pays – les partis démocrate et républicain – désignent les candidats qui se présenteront à l’élection présidentielle aux postes de président et de vice-président. Ces personnes sont choisies par les délégués que chaque État, et plusieurs territoires américains, envoient à la convention nationale du parti. En février 2016, quatre États (Iowa, New Hampshire, Nevada et Caroline du Sud) auront sélectionné leurs délégués chacun son tour.
Puis, le mardi 1er mars, 14 États et territoires des États-Unis* tiendront des élections primaires ou des caucus pour choisir les délégués qui s’engageront à soutenir tel ou tel candidat à la présidence : 1 000 délégués chez les démocrates et 600 chez les républicains. Pour décrocher l’investiture de son parti, le candidat démocrate doit recueillir le soutien de 2 382 délégués. Le candidat républicain, 1 237. C’est dire l’importance de ce jour, qui mérite bien son nom de « Super mardi ».
L’union fait la force
Pourquoi certains États choisissent-ils d’organiser leurs primaires et caucus le même jour ? Pour maximiser leur influence, tout simplement. Beaucoup d’États et de territoires étant faiblement peuplés, ils n’ont droit qu’à un petit nombre de délégués. En tenant ces compétitions électorales simultanément, ils peuvent avoir une plus grande influence sur la sélection du prochain président des États-Unis.

Autre facteur : les États qui participent au « Super mardi » portent souvent un regard similaire sur les dossiers nationaux. Beaucoup d’entre eux se trouvent dans le sud des États-Unis – tellement, en fait, que les médias ont surnommé le 1er mars le jour de la « primaire SEC* », reprenant le sigle de la Southeastern Conference, le groupement de 14 universités du sud-est des États-Unis formant une ligue sportive.
« L’idée, c’est que des États aux intérêts communs puissent voter tous en même temps. Cela pourrait augmenter leur influence sur le processus de sélection [des candidats] », explique Andrew Dowdle, professeur à l’université de l’Arkansas, dans un entretien sur la chaîne de télévision KNWA*.
Le « Super mardi » joue également un autre rôle, celui de réduire le nombre de candidats en lice. Certains décident en effet de se retirer de la course si les résultats dans les 14 États ne leur sont pas favorables. Ils en concluent soit qu’ils ne pourront pas remporter la nomination de leur parti, soit qu’il leur sera trop difficile de recruter des bénévoles, de lever des fonds pour leur campagne et de retenir l’attention des médias.
*en anglais