
Le changement climatique affecte les océans et les espèces animales qui y vivent.
Avec la concentration accrue de dioxyde de carbone dans l’air, la composition chimique de l’océan se modifie. Conséquence pour les animaux marins ? Certains ont plus de mal à détecter les autres créatures parce qu’ils perdent leur odorat.
« Imaginez que vous êtes un petit crabe qui vit sur une côte où il y a des rochers et des bassins profonds balayés par les marées et les vagues. Le seul moyen de trouver votre repas est de pouvoir le flairer à distance », explique Christina Roggatz*, chef des recherches sur la question à l’université de Hull, en Angleterre.
Si, à cause des niveaux élevés de CO2, les créatures marines ne peuvent plus compter sur leur flair pour trouver de la nourriture, fuir leurs prédateurs et se reproduire, ce serait l’équivalent pour l’homme de « vivre dans un monde sans lumière et sans sons », ajoute-t-elle.
Les changements qui se produisent dans l’océan pourraient affecter un milliard d’individus, ceux auxquels la mer fournit leur source principale de protéines.
Acidification de l’océan
L’océan absorbe le dioxyde de carbone présent dans les émissions liées à l’activité humaine. Au contact de l’eau, le CO2 forme de l’acide carbonique, ce qui modifie la composition chimique de l’océan. Aujourd’hui, le taux d’acidité de l’océan accuse une hausse de 30 % par rapport à il y a deux siècles et, d’ici 2100, il pourrait afficher une augmentation de 150 % par rapport à aujourd’hui, estiment les chercheurs.
Dans un tel environnement, les crabes verts ne pourront plus recevoir les signaux chimiques dont ils ont besoin pour protéger leurs œufs, explique Christina Roggatz. Autres victimes : les crevettes, crustacés, huîtres et autres créatures qui dépendent également de leur odorat pour éclore, trouver un abri et survivre.
L’acidification de l’océan a d’autres conséquences fâcheuses : elle dissout le calcaire qui compose la coquille des huîtres et des palourdes, et celui du squelette des coraux. On estime qu’un quart de l’ensemble des espèces marines dépend des récifs coralliens, qui représentent 1 % des fonds marins.
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— Marine Conservation (@savingoceans) July 8, 2016
L’acidification de l’océan impacte les interactions prédateurs-proies et le réseau alimentaire océanique
Selon une autre étude de l’université de Californie à Davis*, l’acidification de l’océan nuit également aux bigorneaux, moins lestes à échapper à leurs prédateurs, les étoiles de mer.
Tout le monde a un rôle à jouer dans la protection des créatures marines. Par exemple, les surfeurs peuvent troquer leur planche classique contre une Smartfin, équipée d’une dérive détachable qui mesure le pH de l’océan près des côtes et collecte d’autres informations utiles aux scientifiques.
*en anglais