Les atteintes à la liberté religieuse persistent dans le monde entier

Michael Pompeo assis à un bureau face à un écran avec un drapeau derrière l'épaule droite (Département d’État/Freddie Everett)
Le secrétaire d’État américain Michael Pompeo participe à une réunion virtuelle à Washington le 7 décembre. (Département d’État/Freddie Everett)

Les États-Unis dénoncent des « violations flagrantes » de la liberté de religion dans le monde, de nombreux régimes continuant de criminaliser les expressions des croyances religieuses.

Le 7 décembre, le secrétaire d’État américain Michael Pompeo a désigné les gouvernements de l’Iran, de la Chine, de la Corée du Nord et d’une demi-douzaine d’autres nations comme « pays particulièrement préoccupants » pour avoir commis des violations systématiques et flagrantes de la liberté religieuse ou pour les avoir tolérées.

« Les États-Unis continueront d’œuvrer sans relâche pour mettre fin aux abus et aux persécutions religieuses dans le monde entier, et pour veiller à ce que chaque personne, partout et à tout moment, ait le droit de vivre en accord avec sa conscience », a déclaré le chef de la diplomatie américaine.

Ces désignations rendent les régimes passibles de sanctions en vertu du droit américain.

En outre, les États-Unis ont placé Cuba, la Russie, le Nicaragua et les Comores sur leur liste de surveillance spéciale pour les gouvernements qui ont commis ou toléré de graves violations de la liberté religieuse.

Dans un rapport en date du 9 décembre, la Commission des États-Unis sur la liberté religieuse dans le monde (USCIRF) constate que des dizaines de pays appliquent des lois sur le blasphème qui criminalisent les expressions assimilées à un outrage à la doctrine religieuse de certains.

Selon ce rapport intitulé Violating Rights: Enforcing the World’s Blasphemy Laws* (PDF, 4.7MB), 84 pays ont des lois sur le blasphème, et le blasphème est puni de mort dans quatre pays, dont l’Iran.

Entre 2014 et 2018, 41 pays ont enregistré 674 affaires de blasphème, 81 % d’entre elles étant concentrées dans 10 pays. Le Pakistan arrive en tête de liste des États qui sévissent contre le blasphème (184 affaires), et l’Iran se classe deuxième (96 cas), ajoutent les auteurs du rapport.

Autre constat : c’est la Russie qui engage le plus de poursuites pour cause de blasphème contre les utilisateurs de médias sociaux, tandis que l’Iran occupe la deuxième place.

Les États-Unis appellent tous les pays à abroger les lois sur le blasphème et celles sur l’apostasie, lesquelles punissent les personnes qui renoncent publiquement à leur religion, a déclaré l’ambassadeur itinérant pour la liberté religieuse dans le monde, Sam Brownback, à la presse le 8 décembre*.

« Nous voyons, et c’est bien, un certain nombre de groupes religieux et de théologiens — chrétiens, musulmans et juifs en particulier — qui se mobilisent pour lutter contre l’utilisation de la religion à des fins violentes et qui disent non, notre foi est une foi pacifique », a-t-il souligné.

Le département d’État américain a retiré le Soudan et l’Ouzbékistan de sa liste de surveillance spéciale à la suite des progrès significatifs réalisés par les gouvernements de ces deux pays en matière de liberté religieuse. Le Soudan a abrogé sa loi sur l’apostasie, qui rendait la renonciation à l’islam passible de la peine de mort.

« Leurs réformes courageuses en matière de lois et de pratiques sont des modèles à émuler par les autres nations », a pour sa part estimé M. Pompeo le 7 décembre.

 

*en anglais