Les avocats font l’affaire de cette Tanzanienne

Une femme souriante tenant des avocats (© Adolf Sakawa)
L’entrepreneure tanzanienne Adelaide Mwasyoghe a fondé la société Orchard Avocado Oil après avoir suivi des cours à l’Académie des femmes entrepreneures (AWE) du département d’État des États-Unis. Photo prise en août 2022. (© Adolf Sakawa)

Adelaide Mwasyoghe, de Tanzanie, venait d’obtenir un diplôme d’études de commerce et elle s’apprêtait à travailler dans l’hôtellerie et le tourisme, en avril 2020. Mais elle a vu son offre d’emploi disparaître avec l’arrivée de la pandémie de COVID-19.

« C’était vraiment horrible », confie la jeune femme, désespérée à l’époque. L’idée lui est alors venue : se mettre à son compte. C’est ainsi qu’est née l’entreprise Orchard Avocado Oil, une solution au gaspillage alimentaire qui s’avère aussi une aubaine pour elle et d’autres personnes. « J’étais prête à faire n’importe quel boulot. Je n’avais aucune expérience. »

Dans les bouleversements économiques induits par la pandémie, Adelaide Mwasyoghe a repéré une opportunité. Les marchés d’exportation de la Tanzanie s’étaient taris, et le coût de l’acheminement des aliments vers les marchés locaux dépassait souvent ce que les agriculteurs gagnaient en ventes. Or elle savait que les avocats de petite taille sont souvent invendus, ce qui laisse un excédent même en temps normal.

Son grand-père, qui cultivait des avocats, lui avait appris les bases de l’industrie lorsqu’elle était enfant, mais il lui manquait l’expertise et le capital nécessaires pour réaliser son rêve, à savoir monter une entreprise de fabrication d’huile d’avocat.

Deux personnes regardant des avocats empilés sur une bâche (© Yaseen Milondomo)
L’entreprise d’Adelaide Mwasyoghe produit de l’huile d’avocat, qu’elle vend sur le marché local, à partir de fruits abîmés et invendus. (© Yaseen Milondomo)

Grâce à l’Academy for Women Entrepreneurs* (AWE) du gouvernement américain, Adelaide Mwasyoghe a trouvé la formation et les contacts qui lui faisaient défaut pour lancer son entreprise. « Heureusement pour moi, l’AWE ne s’adresse pas seulement aux femmes qui ont une entreprise ; elle s’adresse aussi à celles qui ont une idée, un rêve », souligne-t-elle.

Depuis 2019, l’AWE a fourni à plus de 16 000 femmes les connaissances, les réseaux et l’accès dont elles ont besoin pour lancer ou développer une entreprise. Adelaide Mwasyoghe compte parmi les 160 femmes entrepreneures qui ont bénéficié du programme en Tanzanie, géré par l’organisation partenaire locale SELFINA* par l’intermédiaire de l’ambassade des États-Unis à Dar es Salaam.

L’Académie intègre le cours en ligne Dreambuilder* de la Thunderbird School of Global Management, qui apprend aux participantes à évaluer leur idée, à élaborer un plan d’affaires et à gérer une entreprise au quotidien. Des mentors fournissent également des conseils pratiques et adaptés à l’économie locale.

À l’issue de sa formation, Adelaide Mwasyoghe a reçu une subvention de l’U.S. African Development Foundation* pour l’achat d’une presse à avocats. Un partenariat entre le département d’État et l’USADF permet en effet à certaines participantes de recevoir des fonds de démarrage.

4 bouteilles d’huile d’avocat sur une table en bois (© Kelvin Msika)
Des bouteilles d’Orchard Avocado Oil destinées à la vente (© Kelvin Msika)

Aujourd’hui, Adelaide Mwasyoghe supervise tous les aspects de son entreprise, Orchard Avocado Oil. Elle se rend dans les villages pendant la récolte, est en contact direct avec les cultivateurs et veille à la qualité du produit. L’entreprise emploie deux personnes à temps plein, 20 travailleurs saisonniers et travaille avec environ 200 agriculteurs, dont près de la moitié sont des femmes.

Si son grand-père est décédé avant qu’elle ne lance son entreprise, il l’a vue obtenir son diplôme de l’AWE et travailler pour réaliser ses ambitions. « Je suis arrivée à l’AWE avec un rêve et j’en suis repartie avec une entreprise, se réjouit-elle. Tout cela a été possible grâce à l’AWE et à la subvention de l’USADF. »

Adaptation d’un article* publié par le Bureau des affaires éducatives et culturelles du département d’État.

 

*en anglais