Des bélugas en train de nager (© AP Images)
(© AP Images)

Les chercheurs se tournent vers l’internet et la technologie participative à grande échelle pour étudier le comportement de milliers de baleines blanches qui migrent chaque année dans la baie d’Hudson du Canada.

La recherche est conduite à l’aide d’une webcam sous-marine* mise au point par Polar Bears International, une organisation basée au Montana, et Explore.org, un projet de la fondation Annenberg, en Californie.

Ces cétacés ressemblent à de gros dauphins. Joueurs, ils taquinent l’objectif avec leur nez et font « les clowns » pour la caméra qui est attachée à un bateau. Ils mordillent l’objectif et soufflent des bulles dessus.

Parfois, les baleines nagent sur le dos pour mieux voir la caméra. C’est exactement ce que recherchent Stephen Petersen, chef de la protection et de la recherche au parc zoologique Assiniboine de Minnipeg (Canada), et son épouse Meg Hainstock, biologiste. Quand les baleines se retournent, les chercheurs peuvent déterminer leur sexe, information dont ils ont besoin pour étudier l’organisation sociale et les comportements de ces animaux.

Des amis des baleines partout sur la planète apportent également leur concours à la recherche.

Les créateurs de la webcam ont intégré une fonction qui permet aux observateurs de prendre des photos au moment où les animaux sont nourris. Petersen et Hainstock espèrent ainsi obtenir une moisson de photos de chacun des bélugas. Ces clichés les aideront à répertorier la population et à répondre aux nombreuses questions qu’ils se posent sur le comportement de ce mammifère marin.

Par exemple : pourquoi certains bélugas de même âge et de même sexe ont-ils tendance à se regrouper systématiquement à certains moments ou à certains endroits ? Quel rôle jouent les estuaires de la baie d’Hudson pour ces animaux ?

Commencez la journée en vous plongeant dans la nature

« À ma connaissance, il n’y a pas d’autre étude sous-marine de cette ampleur qui s’intéresse aux bélugas. Jusqu’à présent, beaucoup d’observations ont été faites à la surface. Ça ne sert pas à grand-chose, les bélugas passent peu de temps à la surface », explique Petersen.

Sur le site où sont diffusées les images de la webcam, on explique aux observateurs comment différencier les mâles des femelles, et on leur demande de prendre des clichés quand les baleines se retournent et que leur sexe est visible. Les photos sont alors cataloguées mâle ou femelle, puis téléchargées dans une base de données pour aider à répertorier chacun des bélugas ainsi que leur location.

Les caméras sont live depuis le 15 juillet et, selon Mike Gasbara, porte-parole d’Explore.org, la moyenne d’observateurs est de 2 500 par jour.

Gasbara explique qu’étudier les bélugas est crucial car leur écosystème pourrait bientôt subir les effets du changement climatique. Une diminution de la banquise arctique pourrait mettre les bélugas en danger avec la présence d’orques (un prédateur) et une augmentation de la circulation de bateaux et de la pollution.

Explore.org et Polar Bears International ont utilisé le même type de technologie participative à grande échelle pour suivre la migration annuelle des ours blancs dans la baie d’Hudson. Les chercheurs espèrent qu’avec des années de clichés pris par les observateurs, ils seront en mesure d’évaluer la santé des ours et leurs cycles de reproduction.

 

*en anglais