« Je vous parle du cockpit de Solar Impulse au milieu du Pacifique, volant uniquement à l’énergie solaire. Pas de carburant », annonce Bertrand Piccard, le psychiatre suisse qui tente de faire le tour du monde dans un avion propulsé uniquement à l’énergie solaire.

Il a entamé son périple historique en mars 2015, à Abou Dhabi, avec son copilote André Borschberg, pour mettre en valeur les technologies d’énergies propres.

Au-dessus de l’océan Pacifique, à bord de leur avion solaire Solar Impulse 2*, les deux aviateurs ont observé une plaque gigantesque de déchets. Ce qu’ils venaient de survoler, le mois dernier, c’était la plus grande zone de détritus du monde.

« J’ai survolé des déchets plastiques de la taille d’un continent. »

(J’ai survolé des déchets plastiques de la taille d’un continent. Nous devons continuer à soutenir des projets tels que @BoyanSlat Ocean Cleanup)

Bertrand Piccard et son copilote étaient passés au-dessus de ce qu’on appelle le vortex de déchets du Pacifique nord*, ou gyre central. La plupart des articles en plastique qu’on utilise ne sont ni recyclés ni enterrés dans des dépotoirs : ils finissent dans les océans. Là, ils se décomposent en un consommé de particules microscopiques de plastique, qui peuvent former des plaques de déchets de toutes les tailles.

À travers le monde, quelque 5 mille milliards* de déchets plastiques polluent aujourd’hui nos océans. Les plus petites créatures de l’océan confondent les minuscules particules avec de la nourriture. C’est ce qui explique qu’on les retrouve dans la chaîne alimentaire : le poisson qui se nourrit de plastique finit dans nos assiettes, et c’est nous qui risquons alors d’absorber des produits chimiques nocifs.

(La naissance des amas de déchets dans l’océan…pic.twitter.com/qL8eGIa4em)

Que peut-on faire contre les déchets des océans ?

La meilleure solution, c’est d’empêcher, en premier lieu, que les déchets plastiques ne finissent dans l’océan. À cette fin, on peut :

  • choisir des articles réutilisables plutôt que jetables ;
  • rejoindre une communauté ou un groupe qui se chargent de nettoyer les plages ;
  • ramasser les déchets plastiques sur son chemin avant qu’ils n’entrent dans les voies d’eau ;
  • écrire aux autorités pour soulever la question de la lutte contre les déchets dans les océans.

La santé de la planète dépend de celle des océans. « Quand on survole l’océan pendant trois jours, on voit les vagues, le soleil, les nuages, la pleine lune », a dit Bertrand Piccard après avoir atterri en Californie. « C’est ça, le monde que j’aime. »

Où en est l’équipe suisse ? Elle est arrivée ce mois-ci dans l’Arizona, 10e étape de son voyage. Après la traversée des États-Unis, le Solar Impulse 2 se dirigera vers l’Europe avant de rentrer à Abou Dhabi pour boucler son tour du monde.

 

*en anglais