C’était l’avant-dernier discours sur l’état de l’Union pour le président Obama. Devant un parterre composé de législateurs (le Congrès vient d’entamer sa 114e session), de juges de la Cour suprême, de membres du corps diplomatique et d’autres invités, l’hôte de la Maison Blanche a fait retentir son message dans le capitole : les États-Unis sont en meilleure position pour être le chef de file du monde quand ils conjuguent leur puissance militaire à une diplomatie robuste et à la formation de coalitions.

Le président Obama a décliné plusieurs enjeux de politique étrangère pour l’année à venir.

  • Rappelant que les États-Unis sont solidaires de ceux qui sont ciblés par des terroristes à travers le monde, le président a pressé les législateurs d’adopter une résolution sur le recours à la force contre le groupe État islamique.

« Nous sommes à la tête d’une vaste coalition, faite aussi de pays arabes, qui a pour but d’affaiblir et à terme de détruire ce groupe terroriste. En outre, nous soutenons une opposition modérée en Syrie qui peut nous aider dans cette mission et nous prêtons main-forte à quiconque, partout, résiste à l’idéologie en faillite de l’extrémisme violent. »

  • Le président a instamment demandé au Congrès de soutenir le rapprochement entre les États-Unis et Cuba.

« Notre changement de politique vis-à-vis de Cuba a le potentiel de mettre fin à un héritage de défiance dans notre hémisphère. Il élimine un prétexte aux restrictions à Cuba ; il défend les valeurs démocratiques ; il tend la main de l’amitié au peuple cubain. »

  • La diplomatie américaine envers l’Iran a déjà contribué à stopper les activités nucléaires de ce pays et a réduit son stock de matériel nucléaire : la diplomatie est à l’œuvre, et le Congrès doit lui donner davantage de temps, a souligné le président.

    Le président Obama et son auditoire pour le discours sur l'état de l'Union (© AP Images)
    Le président a prononcé son discours devant un parterre de sénateurs, de députés, de juges de la Cour suprême et de dignitaires étrangers. (© AP Images)

« D’ici au printemps, nous avons la possibilité de négocier un accord global qui empêche l’Iran de se doter de l’arme nucléaire et assure la sécurité de l’Amérique et de nos alliés, y compris Israël, tout en évitant un conflit de plus au Moyen-Orient. »

  • Les efforts déployés par les États-Unis et le monde pour stopper la propagation du virus Ebola en Afrique ont sauvé des vies, mais il reste encore du travail à faire. Le président a demandé à la communauté mondiale d’investir dans la prévention de futures pandémies.

« Le monde doit tirer la leçon qui s’impose pour monter un effort global plus efficace destiné à la prévention de futures pandémies, investir dans le développement judicieux et éradiquer la misère. »

  • Les États-Unis sont solidaires de l’Ukraine et de leurs autres alliés européens face à l’agression russe.

« Nous défendons le principe selon lequel les grandes puissances ne peuvent malmener les petites en nous opposant à l’agression russe, en soutenant la démocratie en Ukraine et en rassurant nos alliés de l’Otan. »

  • Le leadership américain poussera la communauté internationale à agir face au changement climatique, a déclaré le président.

« Si nous n’agissons pas énergiquement, nous continuerons à voir le niveau des mers monter, les canicules durer plus longtemps, des sécheresses et inondations dangereuses se produire, et des perturbations massives survenir qui peuvent déclencher davantage de migrations, et de conflits, et de famines à travers le monde. »

  • Le président s’est engagé à poursuivre ses efforts pour fermer la prison de Guantanamo à Cuba.

« Il est temps d’en finir. Ma détermination à fermer [Guantanamo] ne vacillera pas. Nous ne sommes pas comme ça. »

(Note : Ce sont les questions de politique intérieure qui ont dominé le discours cette année. Réformes du code fiscal, gratuité des formations universitaires courtes (sur deux ans) dans les community colleges, réduction du coût de l’accès à la propriété : tels sont certains des projets qu’a présentés le président Obama.)