Certains des étudiants les plus talentueux d’Égypte construisent leur avenir — et celui de leur pays — grâce à l’expérience acquise dans le cadre d’un programme de bourses américain.
C’est le cas d’Eman Abdelmohsen Said. La jeune femme, âgée de 20 ans, a grandi à Kom, une agglomération rurale près d’Assouan, sur le Nil. Au départ, elle pensait rester dans sa ville natale et même être médecin. Après avoir suivi le programme de micro-bourses English Access* du département d’État, elle a découvert sa passion : l’enseignement. Le programme lui a également donné la confiance et le désir de voyager au-delà de sa ville natale, y compris aux États-Unis.
Grâce à cette bourse d’études financée par le gouvernement des États-Unis, Eman a appris l’anglais et acquis des compétences en informatique. Le programme lui a également ouvert les yeux sur un nouveau monde. Elle a aussi développé des compétences générales, notamment en matière de communication interpersonnelle et d’appréciation de cultures autres que la sienne. Quand elle était petite, elle communiquait rarement avec ses camarades du sexe opposé. Aujourd’hui, il lui est plus facile de parler avec les hommes et les femmes.

« Cela nous a donné l’occasion de sortir de notre zone de confort, a-t-elle déclaré à ShareAmerica. J’ai appris qu’on ne vit pas seul sur la planète. »
Access propose des cours d’anglais, des compétences en communication et une formation en leadership aux jeunes du monde entier. En Égypte, ceux qui sont âgés de 14 à 16 ans peuvent poser leur candidature. Les participants suivent au moins 360 heures de cours d’anglais sur deux ans et participent à des activités qui mettent l’accent sur les interactions personnelles. Ce programme a été lancé par l’ancien secrétaire d’État Colin Powell, décédé en octobre 2021.
Depuis 2008, plus de 6 000 jeunes Égyptiens en ont bénéficié. À l’échelle mondiale, plus de 200 000 jeunes de 90 pays y ont participé depuis sa création.
Après Access, Mme Said a participé au programme de leadership de l’organisation Global Youth Village*, ce qui l’a conduite à Washington. Elle est la première femme de sa ville natale à s’être rendue aux États-Unis. Elle fait maintenant des études pour être professeur d’anglais à l’université d’Assouan.
« Un parcours de découverte de soi »
Mohamed Gamal Eldin, 24 ans, a participé au programme Access de 2013 à 2015. Il a consacré 12 heures par semaine à l’étude de l’anglais. Mohamed a grandi à Gizeh, sur la rive ouest du Nil, site des grandes pyramides.
Pendant le programme de bourses, il a fait du camping, est allé à l’opéra et a regardé des films avec d’autres participants. Son groupe a également rencontré des représentants de l’ambassade des États-Unis au Caire.
Au-delà des compétences linguistiques, Access lui a donné de l’assurance.
« Il n’y a pas que l’anglais, a-t-il affirmé à ShareAmerica. C’est un parcours de découverte de soi. Toutes les informations, les compétences et les nombreuses expériences que vous avez absorbées, vous les appliquez à votre vie. »

À l’issue du programme Access, Mohamed a participé au Forum mondial de la jeunesse en 2018, grâce au soutien de l’ambassade des États-Unis. Il a visité les États-Unis et, pendant un mois dans la région de Washington, il a assisté à des séances de formation au leadership et à la communication.
Diplômé de l’université Al-Azhar du Caire, Mohamed donne régulièrement des conférences. En 2020, l’université l’a choisi pour parler du renouveau des idéaux de l’islam et de la façon de combattre la menace du terrorisme devant un public de dignitaires religieux et de personnalités politiques. Également, il écrit souvent pour des journaux locaux et a participé à des interviews télévisées sur des questions liées à la jeunesse. Pendant son temps libre, il rédige un roman qu’il qualifie de « philosophique » sur la recherche du sens de la vie.
Pour le moment, Mohamed travaille dans le secteur de la gestion des relations avec la clientèle dans l’industrie hôtelière. Il souhaite un jour gérer sa propre entreprise de relations publiques ou de marketing. Il envisage également de faire du bénévolat en Égypte et de venir en aide aux femmes et aux enfants dans le besoin.
« Access m’a ouvert l’esprit, a-t-il affirmé. Lorsqu’on a l’esprit ouvert, on découvre ce qu’on veut faire, et on peut réfléchir aux moyens d’atteindre ses objectifs. »
*en anglais