
Lorsqu’on pense aux forêts humides, l’image qui vient généralement à l’esprit est celle des forêts tropicales luxuriantes de l’Amazonie ou du Congo.
Mais saviez-vous que les États-Unis ont eux aussi des forêts humides ?
Par définition, les forêts humides sont des zones qui reçoivent plus de 2 000 mm de pluie par an. Bien qu’elles ne constituent que 6 % des terres dans le monde, elles regorgent de vie et abritent plus de la moitié des espèces végétales et animales de la planète.
Les États-Unis, dont plusieurs régions connaissent une pluviosité de cet ordre, possèdent ainsi des forêts humides tropicales ou tempérées*. En voici quatre exemples.
La forêt nationale de Chugach
Située dans le centre-sud de l’Alaska, la forêt nationale de Chugach (ci-dessus) englobe une forêt humide tempérée qui s’étend de l’océan à la zone alpine glaciaire.
Sa végétation se caractérise par la présence de grands conifères (épinettes de Sitka et pruches subalpines et de l’Ouest), et la forêt fournit un habitat à des orignaux, des ours et des pygargues à tête blanche. Ces rapaces sont en fait plus nombreux dans la forêt nationale de Chugach que dans l’ensemble des États-Unis contigus.
La forêt compte également des glaciers, des rivières et des bassins versants. D’une superficie plus ou moins égale à celle du New-Hampshire (le cinquième État le plus petit du pays), elle n’est pourtant traversée que par 145 kilomètres de routes gérées par le Service forestier des États-Unis, ce qui fait de Chugach l’une des forêts les mieux protégées du pays.
Forêt nationale d’El Yunque

La seule forêt humide tropicale qui soit gérée par le Service forestier des États-Unis est la forêt nationale d’El Yunque, à Porto Rico.
D’une superficie d’à peine 120 kilomètres carrés, c’est l’une des plus petites forêts tropicales du territoire américain, mais elle est très riche en biodiversité. El Yunque abrite 225 espèces d’arbres indigènes – dont 23 n’existent nulle part ailleurs dans le monde – et 164 espèces vertébrées répertoriées, comme le perroquet portoricain, une espèce menacée.
Certaines parties de la forêt nationale d’El Yunque reçoivent jusqu’à 6 mètres de précipitations par an, et la température se maintient à 21 degrés Celsius toute l’année.
La forêt humide de Hoh

Nichée dans le parc national Olympic (État du Washington), la forêt humide de Hoh reçoit en moyenne 3,5 mètres de pluie par an, ce qui explique qu’elle soit connue pour son paysage verdoyant.
Les conifères et les arbres à feuilles caduques forment une canopée au-dessus de groupes tentaculaires de fougères et de mousses douces, qui se drapent sur les rochers, les troncs d’arbres et le sol de la forêt. L’épais sous-bois permet aux ariolimax (limaces terrestres appelées banana slug en anglais), aux serpents, aux escargots, aux salamandres et aux petits rongeurs de prospérer dans l’écosystème.
De nombreux wapitis, ours noirs, pumas, lynx roux et loutres élisent également domicile dans la forêt humide de Hoh.
La forêt nationale de Tongass

La forêt nationale de Tongass, située dans le sud-est de l’Alaska et d’une superficie de 68 millions de kilomètres carrés, est la plus grande forêt nationale. C’est aussi la plus grande forêt humide tempérée de la planète qui soit encore intacte. Composée de cèdres, d’épinettes de Sitka et de pruches de l’Ouest, elle abrite plus de 400 espèces d’animaux sauvages, dont des pygargues à tête blanche, des orignaux et la plus grande concentration d’ours noirs au monde.
Les autochtones d’Alaska habitent la forêt depuis plus de 10 000 ans.
*en anglais