
Quelques heures seulement après la destruction du barrage de Kakhovka, dans le sud de l’Ukraine, des organisations humanitaires américaines et leurs partenaires internationaux se mobilisaient pour fournir de l’aide d’urgence aux familles ukrainiennes, comme celle d’Evheniya.
« On a déjà vécu ça pendant les bombardements, où on a passé un mois sans eau ni électricité* avec mes enfants, a-t-elle expliqué à UNICEF USA. C’est très difficile de revivre tout ça, surtout pour les enfants en été. »
Le 6 juin, une explosion a détruit le barrage de la centrale hydroélectrique de Kakhovka situé dans l’oblast de Kherson, dans le sud de l’Ukraine, ce qui a déclenché des inondations catastrophiques et déplacé des milliers de personnes.
À Kherson, les familles comme celle de Yevheniya et ses trois jeunes enfants, ont dû à nouveau se dépêcher à trouver de l’eau potable. Et comme l’an dernier, quand les forces russes ont envahi l’Ukraine, Yevheniya a dû prévoir des plans d’urgence pour la sécurité de ses enfants.
« Ça me rappelle la situation quand la guerre a commencé et qu’on ne sait pas à quoi s’attendre », confie-t-elle.

Des dégâts généralisés
À cause de la rupture du barrage, quelque 16 000 habitants se trouveraient en danger immédiat d’inondation. À Kherson, au moins cinq personnes ont été tuées, 43 autres blessées et, au 13 juin, 27 étaient toujours portées disparues.
Les eaux menacent des habitations, des fermes et des bourgades entières. À Kherson, des habitants ont été évacués vers d’autres villes, notamment celles de Mykolaïv et d’Odessa*, qui ont maintenant besoin d’aide. Au départ, des craintes avaient été émises sur les risques posés par la catastrophe à la centrale nucléaire de Zaporijia située en amont, dont le refroidissement aurait pu être compromis, mais des rapports récents indiquent que la sécurité des installations n’a pas été affectée.
« Nous travaillons sans relâche pour apporter aux gens l’aide dont ils ont besoin aujourd’hui et dans les semaines à venir », a indiqué Samantha Power, l’administratrice de l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID).
.@USAID is helping ppl affected by flooding in the aftermath of the Kakhovka Dam destruction. @WFP, w/ support from @USAIDSavesLives, has already provided 70,000 food rations to people in Kherson and Mykolayiv regions, and is feeding more people each day. pic.twitter.com/qlRFC81BEc
— USAID Ukraine (@USAIDUkraine) June 12, 2023
Le gouvernement américain et les agences de secours s’attaquent aux problèmes engendrés par la destruction du barrage sur le plan humanitaire, environnemental et économique. Au 11 juin, l’USAID avait distribué :
- de l’eau potable, des kits d’hygiène et de la nourriture à environ 180 000 personnes ;
- 538 000 dollars d’aide en espèces à plus de 5 000 ménages ;
- des repas chauds à 16 000 personnes, à Kherson et à Mykolaïv ;
- 16 000 litres de carburant aux opérations de sauvetage en eau ;
- et des systèmes de purification de l’eau, des pompes à eau et des bateaux et autre matériel nautique.
L’USAID et ses partenaires ont également fourni des bus et des bons de carburant aux bénévoles intervenus d’urgence lors de la destruction du barrage.

Un soutien « indéfectible »
Le 9 juin, le département d’État des États-Unis a annoncé une contribution de 437 000 dollars* au plan de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) visant à soutenir le programme de réforme, de redressement et de reconstruction de l’Ukraine. Ce don financera une étude économique des besoins de l’Ukraine en matière de redressement, afin d’identifier les disparités et de donner la priorité aux réformes.
Les États-Unis ont déjà versé 19,25 milliards de dollars au gouvernement ukrainien pour qu’il puisse payer les salaires des premiers intervenants et des fonctionnaires, faire fonctionner les hôpitaux et remplir ses obligations en matière de retraite.
« L’engagement des États-Unis envers le peuple ukrainien est indéfectible », a souligné Samantha Power.
Quant aux causes exactes de la destruction du barrage, l’enquête est toujours en cours.
*en anglais