Les femmes, principales victimes d’Ebola

Trois filles avec leur mère (assise) qui pleure la mort de leur sœur, victime d’Ebola. (© AP Images)
Trois filles consolent leur mère (assise) qui pleure la mort de leur sœur, victime d’Ebola. (© AP Images)

Le virus Ebola se propage sans distinction si des précautions simples, comme se laver les mains, par exemple, ne sont pas prises. Et pourtant, les trois quarts des victimes* sont des femmes.

Pourquoi les femmes ?

La maladie à virus Ebola se transmet par contact avec des sécrétions ou des liquides biologiques contaminés. En Afrique de l’Ouest, ce sont souvent les femmes qui s’occupent des malades et qui font la toilette des morts. Voilà pourquoi elles courent un risque plus élevé de contracter le virus. Pour réduire ce risque sans déroger aux rites funéraires traditionnels, les organisations internationales d’aide distribuent du matériel de protection aux équipes d’inhumation.

Il ne faut pas oublier non plus que certains métiers exercés par les Ouest-Africaines multiplient leur risque de contamination : elles sont accoucheuses, infirmières, femmes de ménage et blanchisseuses dans les hôpitaux. Par ailleurs, les femmes sont plus représentées que les hommes dans les échanges marchands transfrontaliers, ce qui augmente leur risque d’être contaminées.

Que peut-on faire ?

  • Sensibiliser les femmes au virus Ebola. Les femmes sont les « principaux vecteurs d’information dans leur communauté », selon Maricel Seegel, une porte-parole de l’Organisation mondiale de la santé à Monrovia, au Liberia.
  • Améliorer les services de santé maternelle. L’ampleur de la flambée fait qu’il y a moins de médecins et de ressources pour les femmes enceintes. Les cliniques hésitent à hospitaliser des femmes sur le point d’accoucher de peur qu’elles n’y attrapent le virus Ebola.
  • Former les organisations locales à la réponse à l’Ebola. Les groupes dirigés à l’échelon local bénéficient déjà de la confiance des habitants et leurs membres peuvent être des premiers intervenants fiables.

Tant que ces questions plus vastes ne seront pas abordées, tels l’absence d’infrastructures, le manque d’éducation, l’accès limité aux soins de santé et l’inégalité entre les sexes, « il y aura toujours une nouvelle crise dont les femmes seront les premières à pâtir », résume Muadi Mukenge, directrice de programme pour l’Afrique sub-saharienne au Fonds mondial pour les femmes.

*en anglais