La plupart des hommes condamnent la violence basée sur le genre. Et ils sont aussi nombreux à croire qu’elle est rare. Or, sur ce dernier point, ils ont tort.
En toute probabilité, la majorité d’entre eux « connaissent et aiment des femmes qui en ont été victimes », estime Rus Funk, directeur du projet MensWork de l’organisation sans but lucratif Center for Women and Families. Des violences dont les auteurs sont probablement des hommes, qui jouissent par ailleurs de l’estime de leurs semblables, ajoute-t-il.
Rus Funk et Ben Atherton-Zeman, l’un des porte-parole d’une organisation nationale d’hommes contre le sexisme, NOMAS*, enchaînent les kilomètres, allant par monts et par vaux encourager les hommes à remettre en question les stéréotypes masculins et féminins. Et à dénoncer les violences faites aux femmes, où qu’elles aient lieu.
Comprendre la violence basée sur le genre
Les femmes ne sont pas les seules victimes de la violence basée sur le genre, mais elles en font les frais plus souvent que les hommes. « Ça n’existerait pas en l’absence d’une culture qui favorise mon sexe, ma race, les hétérosexuels, etc., affirme Ben Atherton-Zeman. Si on s’efforce de rayer du vocabulaire les injonctions du type ‘sois un homme !’ ou ‘comporte-toi comme une dame !’, alors le jour viendra où la violence basée sur le genre sera révolue. » Un motif d’optimisme : les jeunes rejettent de plus en plus les stéréotypes masculins et féminins, souvent à la base de cette forme de maltraitance.
C’est à l’écoute des femmes que Ben Atherton-Zeman a tant appris sur la question. « Voilà ce que je les entends dire : primo, la VBG touche tout le monde, indépendamment de la race, de la culture, de l’orientation sexuelle ou du sexe ; secundo, la plupart des actes de VBG sont perpétrés par des hommes ; et tertio, les hommes ne sont pas assez nombreux à dénoncer ces violences. »

Rus Funk veut sensibiliser les hommes au caractère contradictoire des messages que leur transmet la société. D’un côté, leur culture tolère, voire encourage, la domination masculine. De l’autre, ils sont censés valoriser les femmes et les filles. Alors, dans les ateliers qu’il organise, Rus Funk essaie de leur faire comprendre un principe de base, à savoir qu’un comportement de domination est incompatible avec une relation saine.
Ensemble, ils réfléchissent à la manière de se comporter pour être le genre d’hommes avec lesquels les femmes auraient envie de sortir. Autre but de la manœuvre : apprendre à recadrer les comportements problématiques.
Ben Atherton-Zeman, lui, manie l’humour pour faire passer le message. Dans sa pièce de théâtre de 36 minutes intitulée Voices of Men (Voix d’hommes), il imite des personnalités connues, comme James Bond et Austin Powers*, pour faire prendre conscience aux hommes de la manière dont ils perpétuent la violence et les mauvais traitements.
« Avec l’humour, l’auditoire à moins tendance à être sur la défensive et à blâmer les victimes ; occupé à rire, le public est sensibilisé sans s’en rendre compte », explique Ben Atherton-Zeman.
Environ une femme sur trois sera victime un jour ou l’autre d’un acte de violence physique ou sexuelle. Vous pouvez réagir et montrer que la question vous tient à cœur en participant, par exemple, aux campagnes 16 jours d’activisme et #HeForShe.
*en anglais