1870 – Le 15e amendement de la Constitution des États-Unis est ratifié. Il garantit le droit de vote aux Afro-américains – en théorie du moins. Car voilà que plusieurs États du pays trouvent le moyen de barrer la voie des urnes aux Noirs : impôts à verser pour voter, tests d’alphabétisation et autres obstacles. Sans compter, dans certains endroits, le harcèlement et les menaces dont ils font l’objet et qui découragent leur participation aux élections.
Il faudra attendre 1965, l’année de l’adoption de la Loi sur le droit de vote, pour que tous les électeurs noirs puissent enfin exercer leurs droits démocratiques.
Martin Luther King s’est battu pour faire respecter le droit de vote des Noirs. Il a rappelé à la nation tout entière l’importance de ce droit lors des marches de 1965 de Selma à Montgomery, dans l’Alabama. Des marches qui, de manière pacifique mais aussi résolue, reflétaient la détermination des Noirs à voter en dépit de la ségrégation et des lois racistes dans certains États.
À l’occasion du cinquantième anniversaire de la première marche sur Selma, commémorée le 7 mars 2015, le président Obama a rendu hommage aux participants : « Il y a cinquante ans, s’inscrire sur les listes électorales, ici à Selma et dans la plus grande partie du Sud, tenait de la gageure : autant essayer de deviner le nombre de bonbons dans un bocal ou de bulles sur une savonnette. On risquait d’y perdre sa dignité et, parfois, sa vie. »

Le président Obama classe la loi sur le droit de vote parmi les « plus grandes réussites de notre démocratie ». Il ajoute : « L’ombre de l’histoire raciale de ce pays plane toujours sur nous. » Cependant, au cours des cinquante dernières années, l’égalité des droits a beaucoup progressé, que ce soit pour les minorités, les femmes ou les personnes LGBTI.
« Nier ces progrès, ces progrès durement acquis – nos progrès – reviendrait à nous priver de notre capacité à agir, de nos moyens, de la responsabilité qui nous incombe de faire de notre mieux pour améliorer l’Amérique », a affirmé Barack Obama.