Les noms de famille latinos gagnent du terrain aux États-Unis

Edward James Olmos et Andy Garcia posant en photo (© Valerie Macon/AFP/Getty Images)
L’acteur Andy Garcia, à droite, et l’acteur Edward James Olmos assistent au Los Angeles Latino International Film Festival à Hollywood, en Californie, le 5 juin (© Valerie Macon/AFP/Getty Images)

Aux États-Unis, les « Garcia » sont désormais plus nombreux que les « Miller » ou que les « Davis ».

En effet, la liste des noms de famille américains les plus répandus évolue, à l’image de la diversité, de plus en plus importante. Les patronymes les plus courants restent « Smith », « Johnson », « Williams », « Brown » et « Jones ». Mais les noms latinos occupent désormais trois places dans la liste des 10 noms de famille les plus courants*, établie par le Bureau du recensement des États-Unis. « Garcia » se place ainsi au 6e rang, « Rodriguez », au 9e, et « Martinez », au 10e.

« Nous devenons un pays beaucoup plus diversifié sur le plan racial, en particulier parmi la population plus jeune », explique William Frey, démographe à la Brookings Institution et auteur du livre Diversity Explosion: How New Racial Demographics are Remaking America.

Une femme assise, entourée de personnes debout, levant la main droite (© Wilfredo Lee/AP Images)
Liz J. Cruz (à gauche) regarde sa fille de 11 ans, Anelys Rodriguez, prêter serment lors d’une cérémonie de naturalisation dans le parc national de Biscayne, en Floride, en 2018. (© Wilfredo Lee/AP Images)

« Vazquez » et « Velazquez » figurent parmi les noms qui ont connu la croissance la plus rapide entre le recensement de 2000 et celui de 2010. Le patronyme Bautista, un nom espagnol très courant aussi aux Philippines, a également gagné du terrain, selon le Bureau du recensement. (L’analyse du recensement de 2020 a été retardée par la pandémie. Mais les experts s’attendent à ce que la tendance à la hausse du nombre de noms hispaniques/latinos continue.)

Une population en croissance

L’augmentation du nombre de noms latinos est due, en grande partie, à la croissance démographique, les Hispaniques représentant aujourd’hui 18,5 % de la population américaine, contre 13 % en 2000.

Au cours de ces dernières décennies, la croissance démographique issue de l’immigration aux États-Unis a été entraînée plutôt par des Hispaniques et des personnes d’ascendance asiatique que par des immigrants venant d’Europe, précise M. Frey. En outre, le taux de natalité étant généralement plus élevé chez les Hispaniques et les personnes d’origine asiatique que chez les Blancs, la population américaine a gagné en diversité, notamment au sein de la génération la plus jeune. Et cette tendance devrait continuer puisque la proportion de femmes blanches en âge de procréer est inférieure, note M. Frey.

Par ailleurs, le boom des immigrants en âge de travailler contribue à faire croître la taille de la main-d’œuvre. Cela se traduit par davantage de salariés en mesure de soutenir les personnes âgées par le biais des cotisations salariales au système d’assurance vieillesse, explique M. Frey.

« On a une population jeune qui ajoute de l’énergie à notre main-d’œuvre, souligne-t-il. Il s’agit d’enfants et de petits-enfants d’immigrants, qui s’intéressent à ce qui se passe dans d’autres pays. Ça va les aider à être ouverts et réceptifs aux connexions mondiales dont on a besoin. »

Une histoire typiquement américaine

Peter A. Morrison, un ancien démographe chez Rand qui dirige à présent Morrison & Associates, rappelle que les immigrants, et les populations variées que forment leurs descendants, représentent une part de l’histoire du pays.

Si les Américains viennent d’origines différentes, un thème commun se retrouve néanmoins dans beaucoup de leurs témoignages, à savoir que leurs ancêtres, ou eux-mêmes, avaient « l’ambition de quitter leur pays d’origine pour aller chercher une vie meilleure ailleurs ».

Les plus de 60 millions d’Hispaniques-Américains d’aujourd’hui « renforcent notre nation chaque jour », a déclaré le secrétaire d’État Antony Blinken*.

 

*en anglais