Dans tout le pays, des petites entreprises américaines sont aux premiers rangs de la mobilisation générale contre le nouveau coronavirus (COVID-19).
Des fabricants de toutes sortes de produits, du matériel sportif au whiskey en passant par les bâches de protection pour bateau, ont transformé leurs usines afin de confectionner des masques, des écrans faciaux et du gel hydroalcoolique. Des produits indispensables si on veut ralentir la propagation de la maladie.
Dans l’Utah, par exemple, la compagnie SugarHouse Industries, qui fabrique d’habitude des bâches et des auvents, utilise maintenant ses machines à découper et à coudre pour produire des écrans faciaux, des rideaux et des cloisons destinés à la protection du personnel des hôpitaux.

Le président Trump a déclaré l’état d’urgence dans tout le pays en raison de la flambée du COVID-19. Cette catastrophe sanitaire a déclenché un afflux de soutien, y compris de la part du secteur manufacturier qui modifie sa production pour contribuer à la lutte contre cette maladie, comme il l’avait fait pour soutenir l’effort de guerre pendant la Seconde Guerre mondiale. À l’époque, les fabricants automobiles américains s’étaient mis à produire des avions et des chars au lieu de voitures.
En Californie, le fabricant de valises et sacoches pour vélo Orucase indique sur son site web que son savoir-faire peut être mis à profit aujourd’hui dans la confection de masques. Orucase estime pouvoir bientôt en fabriquer plus de 500 000 par semaine.

La progression de la pandémie du COVID-19 a créé des pénuries de masques et d’équipements de protection en chirurgie. Certains fabricants de vêtements en Californie sont montés au créneau pour relever le défi. L’entreprise AST Sportswear/Bayside Apparel de Brea, par exemple, a consacré 30 de ses machines à coudre à la fabrication de masques au lieu de T-shirts, a indiqué son PDG, Abdul Rashid, à Apparel News.
En partenariat avec des responsables de l’État de Californie, Bloom Energy a commencé à remettre à neuf des respirateurs qui n’avaient pas servi pendant l’épidémie de la grippe du H1N1 en 2009, pour les mettre à la disposition des patients gravement atteints du COVID-19. L’entreprise pense être capable d’en rénover un millier par semaine. Et l’entreprise Almo Corporation de transport d’appareils électroménagers et électroniques, basée en Pennsylvanie, a accepté d’expédier rapidement les respirateurs rénovés aux établissements médicaux.
« Nous avons le devoir d’apporter notre aide », déclare le PDG de Bloom Energy, KR Sridhar, dans un communiqué du 28 mars. « Une communauté ne se définit pas seulement par la proximité physique ; il s’agit de s’unir en période de difficultés pour passer à l’action dans l’intérêt du bien commun. »
Des fabricants d’habillement, tels Blue Delta Jeans, au Mississippi, et Sweaty Bands, dans l’Ohio, affirment que, pour le moment, leurs ressources sont bien mieux mises à profit en confectionnant des masques. Une façon de rappeler aux gens les directives du gouvernement sur la nécessité de se maintenir à distance les uns des autres et de ne pas se toucher le visage.
We are committed to do our part to help stop the spread of COVID 19. We have manufacturing capacity and are working on prototypes to address the potential shortfall of protective masks. We know the jeans business but need guidance in (PPE) …. Full post in pictures. pic.twitter.com/cEUGS765Ay
— Blue Delta Jean Co. (@bluedeltajeans) March 18, 2020
« Tout s’est enchaîné à une vitesse folle », a noté un représentant de la Litchfield Distillery, au Connecticut, à propos du passage de la production de boissons alcoolisées à celle de gel hydroalcoolique. La distillerie a commencé à produire ce désinfectant pour les mains le 16 mars. Un peu plus d’une semaine plus tard, elle en avait mis 1 900 litres en bouteille, soit l’équivalent de 16 000 flacons de 120 ml.
« Nous sommes heureux d’être en mesure d’aider les gens dans des temps pareils », se félicite le représentant de la Litchfield Distillery.