Un homme, un téléphone à la main, parlant à deux hommes et deux femmes, dans un champ (USDA Foreign Agricultural Service)
Andrés Romero, analyste du Service agricole pour l'étranger du département de l’Agriculture des États-Unis, montre à des analystes panaméens comment collecter des informations sur le terrain à l’aide d’une application mobile. (USDA Foreign Agricultural Service)

Au Panama, le riz est présent dans les assiettes quasiment à chaque repas. Et pourtant, les producteurs de riz dans ce pays d’Amérique centrale manquent d’informations sur les phénomènes météorologiques extrêmes. Ils pourraient protéger leurs récoltes des effets des ouragans et des sécheresses si seulement ils avaient accès aux images satellite.

C’est pourquoi le Service agricole pour l’étranger du département de l’Agriculture des États-Unis (USDA) propose aux responsables panaméens des formations à l’utilisation de l’imagerie satellite afin d’observer les tendances et d’analyser la manière dont les catastrophes naturelles affecteront les exploitations rizicoles.

Les données satellites aident « les cultivateurs de riz à planter de la manière la plus sûre dans la rotation », explique Alberto Martinelli, le président de l’association des meuniers de riz du Panama. « Ce qu’on essaie de faire, c’est de couvrir le pays tout entier, de façon à ce que tous les cultivateurs sachent ce qui se passe et disposent des informations nécessaires pour prendre des décisions. »

De meilleures prévisions météo par satellites permettront également aux responsables panaméens de se préparer au moment où des aides financières deviendront nécessaires.

Semer une bonne idée

Le ministère panaméen du Développement agricole a demandé en 2019 à être formé au Global Agricultural and Disaster Assessment System, un système du département de l’Agriculture des États-Unis qui utilise l’imagerie satellite et d’autres données pour prédire les rendements des cultures.

Dans une lettre adressée au Service de l’agriculture pour l’étranger de l’USDA, les responsables du gouvernement panaméen pour l’agriculture ont noté que le système permettra de faire des estimations plus précises des rendements de riz ; ils ont également suggéré que le Panama pourrait tirer parti de la base de données pour soutenir les exploitants d’autres cultures. Le système évalue des milliers d’images prises par satellite au cours d’une période s’étalant sur plus de dix ans.

Andrés Romero, de l’USDA, fait remarquer que le système d’évaluation « permet d’arriver à des décisions plus éclairées et à une utilisation plus efficace des ressources », aussi bien pour les agriculteurs que pour le gouvernement panaméen. L’USDA et l’Agence des États-Unis pour le développement international financent cette formation.

Le système peut aider à repérer les tendances météorologiques, tant à court qu’à long terme, et à planifier les périodes de semences et de récoltes, précise Justin Jenkins qui pilote les programmes de formation au Panama avec sa collègue Katie McGaughey.

La formation a lieu au moment où les États-Unis élargissent le programme Croissance dans les Amériques (América Crece). En collaboration avec des pays de l’Amérique latine et des Caraïbes, le programme vise à accroître les investissements du secteur privé dans les infrastructures.

Pour M. Romero, des prévisions plus précises pour l’agriculture au Panama profitent également aux agriculteurs américains, grâce à une économie mondiale interconnectée.

« Les informations provenant de divers pays améliorent la qualité des marchés agricoles, souligne-t-il. Les agriculteurs américains peuvent prendre des décisions mieux éclairées. »