Palo Alto/Washington —Hoang Dao Xuan avait enseigné l’anglais à sa fille, et il voulait que tous les jeunes Vietnamiens aient la même chance qu’elle.  Alors, il a créé une appli qui permet d’étudier la langue de Shakespeare ; il en existe maintenant des versions pour apprendre la langue de Molière et le vietnamien. L’espagnol et le chinois ne tarderont pas à suivre.

Le fondateur de Monkey Junior fait partie des centaines d’entrepreneurs originaires de 170 pays qui participent au Sommet mondial de l’entrepreneuriat* (GES), parrainé par les États-Unis à Palo Alto, en Californie, du 22 au 24 juin.

« Le GES est l’occasion pour nous d’avoir des échanges et d’apprendre les uns au contact des autres, en particulier des investisseurs, et de tirer les leçons des expériences des autres entrepreneurs, a-t-il expliqué à la VOA. En réalité, j’ai déjà eu des conversations avec quelques mentors et j’ai appris beaucoup de chosees de leur part ; c’est donc une excellente occasion. »

Le sommet a été lancé en 2010 à Washington et retourne cette année aux États-Unis après s’être tenu en Turquie, aux Émirats arabes unis, en Malaisie, au Maroc et au Kenya.

Non seulement il permet aux entrepreneurs venus du monde entier de nouer des liens entre eux, mais le sommet est aussi l’occasion de mettre en valeur leurs entreprises auprès des investisseurs présents. Les participants assistent également à des ateliers et à des tables rondes avec des personnalités du monde des affaires et des responsables du gouvernement.

Le président Obama, Mark Zuckerberg, fondateur de Facebook, et le PDG de Google, Sundar Pichai, figurent sur la liste des conférenciers attendus au GES 2016.

Des déchets au combustible de cuisson en Asie

Jackie Yap est venu de Malaisie pour participer au sommet. Il a monté HiGi Energy, une entreprise qui transforme les déchets agricoles en combustible pour la cuisson des aliments. Une alternative moins chère et plus écologique au bois et au charbon.

Tout petit déjà, Jackie souhaitait « faire quelque chose de fou », explique-t-il à la Voix de l’Amérique. L’entrepreneuriat lui a ouvert la porte.

« Un an après, je suis content d’être arrivé au point où j’en suis, mais je veux motiver plus de jeunes à explorer l’entrepreneuriat à un très jeune âge », ajoute-t-il.

Selon lui, la collaboration avec des partenaires de divers pays et cultures est une des difficultés qu’un entrepreneur doit avoir à surmonter.

« La façon dont on essaie de communiquer avec les co-fondateurs – dans mon cas, il s’agit d’un Vietnamien et d’un Philippin – peut poser des problèmes. La manière d’accepter la critique est très différente et franchement, la manière d’exprimer son point de vue, aussi, est très différente ».

Son conseil aux potentiels entrepreneurs : ignorez les gens qui ne vous soutiennent pas. Vous ne regretterez pas de faire quelque chose qui vous demande un gros effort.

Des femmes d’affaires africaines partagent leur expérience

Le message de Naomi Tulay-Solanke, du Liberia, est aussi encourageant, en particulier pour les femmes entrepreneures.

« Une fois qu’on a trouvé son rêve, il faut le vivre, en parler, se concentrer et être passionné par ce qu’on fait », lance-t-elle.

Quant à Habiba Ali, la fondatrice de Sosai Renewable Energies au Nigeria, elle explique qu’elle a dû faire face à beaucoup de problèmes. D’une part, elle est une femme dans un secteur dominé par les hommes. D’autre part, elle vit dans la partie nord de son pays, une région à majorité musulmane, où les activités des femmes en dehors du foyer sont censées être limitées. « Je crois que c’est ma ténacité qui me permet de continuer, » confie-t-elle.

Tout comme Jackie Yap, Habiba Ali dit avoir eu envie de monter son entreprise très jeune, quand elle a réalisé qu’elle préférait gagner sa vie et avoir la liberté de dépenser son argent comme elle l’entend.

 

Cet article a été publié à l’origine sur le site de la Voix de l’Amérique.

 

*en anglais