
Quelques semaines après avoir appris l’existence d’une épidémie mortelle de coronavirus en Chine, les autorités sud-coréennes ont mis en place des laboratoires capables de tester 20 000 personnes* par jour. À Taïwan, les autorités ont organisé des conférences de presse journalières* afin d’informer le public et de dissiper les rumeurs. De leur côté, les États-Unis ont redoublé d’efforts pour mettre au point un vaccin.
L’histoire en est témoin : les ripostes rapides, ouvertes et transparentes permettent de sauver d’innombrables vies.
Et l’une des armes principales d’une santé publique efficace est le partage des informations au niveau mondial. En 2009, par exemple, quand les autorités sanitaires américaines ont découvert que deux personnes vivant à 210 km l’une de l’autre présentaient les symptômes d’une grippe inconnue, les Centres pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC) ont rapidement alerté la communauté internationale.
Neuf jours seulement après l’apparition de la nouvelle grippe dans l’hémisphère occidental, les autorités américaines ont placé la séquence génétique complète du virus dans une base de données accessible par tous, de quoi donner une longueur d’avance aux scientifiques du monde entier. Deux semaines après avoir identifié le virus H1N1, les CDC ont développé un test et expédié des kits de dépistage dans 140 pays.

Lorsque le coronavirus (COVID-19) a commencé à se propager, les CDC ont proposé dès le 6 janvier* d’envoyer des responsables à Wuhan, en Chine, afin de contribuer à l’enquête sur l’épidémie. Mais le gouvernement chinois n’a pas donné suite aux demandes des CDC. Il faudra attendre le 16 février pour que les experts américains participent à une mission de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) en Chine.
Même après avoir informé l’OMS de l’existence de l’épidémie, le 31 décembre, le Parti communiste chinois a supprimé un détail crucial sur le virus : le fait qu’il peut se transmettre d’une personne à une autre, a indiqué le Wall Street Journal.
« Le 31 décembre — c’est le jour où Taïwan a essayé pour la première fois de prévenir l’OMS que la transmission se faisait d’une personne à l’autre », a noté la porte-parole du département d’État, Morgan Ortagus, dans un tweet du 23 mars*. « Pendant ce temps-là, les autorités chinoises réduisaient les médecins au silence et n’ont admis la transmission interhumaine que le 20 janvier, avec des conséquences catastrophiques. »

Pendant ce temps-là, des pays comme les États-Unis, le Canada, la France, l’Allemagne et la Corée du Sud ont tous commencé à fournir des mises à jour régulières sur les infections et les décès liés au coronavirus. Ils ont partagé des informations, entre eux et avec le public, en vue de tenter de ralentir la propagation du virus.
Le gouvernement Trump a fédéré les ressources du pays dans le cadre d’une approche globale, prenant la décision d’affecter des milliards de dollars à la santé publique et de rallier les autorités locales et des États, le secteur privé et la population autour de la lutte contre la maladie. Le groupe de travail de la Maison Blanche sur le coronavirus, mis sur pied récemment, tient des points de presse quotidiens pendant lesquels les journalistes sont libres de poser toutes les questions qu’ils veulent.

Malgré l’épidémie, les responsables du parti à Wuhan ont décidé que le Nouvel An lunaire serait célébré comme prévu, le 18 janvier. Des dizaines de milliers de personnes ont fait la fête ensemble et partagé des mets dans lesquels elles plongeaient leurs baguettes, rapporte le Wall Street Journal.
Tout au long de la crise, le Parti communiste chinois s’est efforcé de cacher les informations au public. Lorsque le docteur Li Wenliang, à Wuhan, a mis ses collègues en garde contre un nouveau coronavirus, la police lui a fait subir un interrogatoire et l’a obligé à s’engager par écrit à ne pas récidiver. Le médecin a contracté le COVID-19 en soignant un patient et en est mort, le 6 février.
« Le gouvernement chinois connaissait ce risque, il l’avait identifié, il était le premier à être au courant », a déclaré le secrétaire d’État américain, Michael Pompeo, dans une interview accordée le 18 mars. Le gouvernement « n’a pas pris les décisions qu’il fallait et il a mis d’innombrables vies en danger ».
*en anglais