Comment le monde va-t-il s’y prendre pour atteindre les objectifs climat de la COP21 ?
Pas avec les éoliennes de nos ancêtres, en tout cas.
« La vérité, c’est que si nous adaptons les technologies existantes, […] il y aura encore un gros fossé à combler », a déclaré le président Obama à propos de l’importance de l’innovation face au climat.
Devant ce constat, Bill Gates propose le développement, sans perdre de temps, de technologies « cool ». Avec un groupe d’investisseurs de divers pays, le cofondateur de Microsoft a formé la Breakthrough Energy Coalition*, dont le but est de repérer et de développer les stratégies qui feront baisser les coûts de l’énergie propre pour tout le monde : les entrepreneurs en Afrique, les innovateurs en Inde et en Chine, etc. D’après Bill Gates, c’est la première fois que le thème de la recherche et développement est inscrit à l’ordre du jour des pourparlers internationaux sur le climat.
Bill Gates a d’autres poids lourds à ses côtés : Jack Ma, président du groupe Alibaba, le géant chinois du commerce électronique ; Mark Zuckerberg, le patron de Facebook ; et Ratan Tata, qui a démissionné en 2012 de ses fonctions de président du groupe Tata, l’un des plus gros conglomérats de l’Inde, pour diriger les associations de bienfaisance de l’entreprise.

« Le monde a besoin en toute urgence d’une nouvelle révolution économique » axée sur les énergies propres, plaide Aliko Dangote, le fondateur du groupe nigérian du même nom et qui est membre de la coalition. L’homme d’affaires attribue en partie la réussite de sa cimenterie, aujourd’hui le plus gros groupe d’Afrique de l’Ouest dans le secteur manufacturier, à ses investissements dans un réseau électrique indépendant pour son usine. Pour lui, le manque d’accès fiable à l’électricité constitue le plus gros obstacle au succès des entreprises en Afrique.
À l’heure actuelle, la coalition regroupe 28 des plus gros investisseurs au monde. Son pari : investir à un stade précoce dans les idées qui conduisent à des transformations. Comme le note Bill Gates, il pourrait s’agir d’investissements dans les peintures qui transforment la moindre surface en panneau solaire, l’énergie de fusion ou les batteries qui stockent l’électricité produite par les cellules photovoltaïques.
Avec le soutien de la coalition, les entreprises pourraient mieux échapper à la « vallée de la mort », le canyon virtuel entre la réussite en laboratoire et dans la pratique, face aux technologies existantes à émissions de carbone.
« Ce sont des sociétés privées qui réaliseront ces percées énergétiques. Mais leurs travaux s’appuieront sur le type de recherche fondamentale que seuls les gouvernements ont les moyens de financer », explique Bill Gates.
Mission : impossible ?
Vingt gouvernements, dont la Chine, l’Inde, les États-Unis, l’Indonésie et le Brésil, se sont engagés à doubler, sur cinq ans, leur budget alloué à la recherche-développement dans les énergies propres. Ce programme, baptisé Mission Innovation*, portera l’enveloppe de la recherche fondamentale à 20 milliards de dollars par an : un plus pour la découverte des voies les plus prometteuses vers un avenir décarboné.
De son côté, la Breakthrough Energy Coalition se concentrera sur le développement de technologies issues des pays membres de Mission Innovation, qui assurent actuellement 80 % de la recherche mondiale dans les énergies propres.

Barack Obama cite l’exemple des États-Unis : depuis 2009, grâce aux financements publics dans la recherche conjugués aux investissements privés, le pays a déjà triplé la production éolienne et multiplié par plus de 20 la production d’énergie solaire. Dans certains endroits, cette énergie coûte moins cher que l’électricité issue de sources classiques, à base de carbone.
« Nous savons qu’en faisant appel à nos cerveaux les plus brillants, et en y consacrant les dollars nécessaires, nous découvrirons les formules porteuses de résultats. C’est ce que nous avons toujours fait, et nous le ferons cette fois aussi », affirme Barack Obama.
Pour en savoir plus sur l’accord de Paris adopté par la COP21, rendez-vous sur @US_Center* et imaginez l’avenir des énergies propres quand la Breakthrough Energy Coalition commencera à investir.
*en anglais