Le régime illégitime de Maduro met en avant sa réorganisation anticonstitutionnelle de l’élection des membres de l’Assemblée nationale du Venezuela avec le hashtag #ParticipaYElige, c’est-à-dire « participer et choisir ».
Le fait que Nicolas Maduro tente de saper le processus électoral des membres de l’Assemblée nationale est une preuve supplémentaire que la corruption du régime s’est encore aggravée, a déclaré le représentant spécial du département d’État pour le Venezuela, Elliott Abrams.
« Les conditions nécessaires à la tenue d’élections libres et régulières sont bien pires aujourd’hui qu’elles ne l’étaient en mai 2018, quand Maduro a organisé les élections présidentielles que les démocraties du monde entier ont jugé frauduleuses », a rappelé M. Abrams, le 28 juillet.
Étant donné l’importance des prochaines élections et les antécédents du régime en matière de fraude électorale, il est important de comprendre ce que « participer » et « choisir » signifient pour Maduro.

Participer aux élections sous Maduro
Les récents événements ont montré que les Vénézuéliens risquent des représailles lorsqu’ils revendiquent leur droit de voter pour un candidat autre que Maduro ou l’un de ses partisans.
Aux récentes élections, Maduro :
- a lancé CLAP, un programme de distribution de colis alimentaires uniquement à ceux qui avaient promis de le soutenir ;
- s’est servi de la Carte de la Patrie pour savoir qui avait voté pour lui et récompenser les « bons » électeurs en leur distribuant des colis alimentaires offerts par le gouvernement ;
- a envoyé des médecins du corps médical international de Cuba dans les quartiers pauvres pour qu’ils disent aux habitants qu’ils perdraient leur accès aux services médicaux s’ils ne votaient pas pour lui ;
- a tenté de faire taire les médias qui couvraient des sujets autres que sa propagande, quand bien même la loi vénézuélienne en matière d’élections stipule que la couverture médiatique des candidats et des partis doit être libre et équitable. En raison de la censure et de l’autocensure, les candidats de l’opposition n’ont pas reçu la même couverture médiatique.
Choisir quand on n’a pas le choix
Maduro a déjà pris des mesures extrêmes pour éliminer les institutions démocratiques qui lui déplaisent. Il a également truqué d’autres élections précédentes en se débarrassant de dispositions réglementaires institutionnelles.
Maduro et ses acolytes :
- ont abandonné, aux élections présidentielles de 2018, la pratique de marquage des doigts des électeurs avec de l’encre indélébile, pratique qui permet d’empêcher une personne de voter plus d’une fois. Ceci a pu contribuer à un nombre plus élevé de votes pour Maduro ;
- ont tenté d’empêcher les électeurs de voter. Le taux de participation était de 48 % en 2018, contre environ 80 % les années précédentes, ce qui donne à penser qu’une action a été menée pour décourager la participation des électeurs ;
- ont disqualifié les politiciens et les partis de l’opposition les plus populaires ;
- ont nommé des politiciens pro-régime à la Cour suprême, lesquels ont ensuite illégalement remplacé le Conseil électoral national et les chefs des partis politiques* ;
- ont placé en détention ou forcé à l’exil plus de 20 % des députés de l’Assemblée nationale ou ont révoqué leur immunité constitutionnelle.
Il est clair que les élections de l’Assemblée nationale prévues en décembre ne seront ni libres, ni régulières, ni démocratiques, déplore M. Abrams.
« C’est une preuve de plus que tant que Maduro est au pouvoir et dans une position où il peut manipuler les élections et leurs résultats, il ne peut y avoir d’élections libres et régulières au Venezuela, ajoute-t-il.
*en anglais