Si la communauté internationale n’intervient pas, Nicolas Maduro pourrait installer un représentant au Conseil des droits de l’Homme des Nations unies (CDH), et ce, malgré la brutalité et la répression caractéristiques de son régime.
Lorsque l’Assemblée générale de l’ONU élira, le 17 octobre, les nouveaux membres de ce Conseil, qui compte 47 sièges, le Venezuela sera l’un des trois candidats pour les deux places réservées à l’Amérique latine et aux Caraïbes.
En prévision de ce vote, de nombreux membres de la communauté internationale ont souligné le bilan désastreux de l’ancien régime Maduro en matière de droits de l’Homme. Récemment d’ailleurs, lors de sa 42e session, le CDH a voté l’envoi d’urgence d’une mission d’enquête au Venezuela pour faire la lumière sur les violations flagrantes commises par le régime Maduro en la matière.
« Nous avons vu ce régime réduire les médias au silence, emprisonner les dissidents et tenter de démanteler tous les éléments de la démocratie, y compris l’Assemblée nationale », a déclaré le secrétaire adjoint John Sullivan* lors d’une réunion des ministres régionaux des Affaires étrangères tenue en septembre.
Dans un rapport publié le 4 juillet, Michelle Bachelet, la Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l’Homme, a condamné Maduro et ses acolytes pour avoir commis de graves violations et abus des droits de la personne, dont environ 7 000 exécutions extrajudiciaires depuis 2018, des actes de torture, des emprisonnements pour des motifs politiques et la criminalisation de la dissidence ainsi que des manifestations hostiles au gouvernement.
Dans un rapport de suivi publié en septembre, la commissaire a noté que, au cours du seul mois de juillet, 57 nouveaux cas d’exécutions judiciaires présumées ont été imputés à la force de police spéciale de Maduro, la FAES.
Aujourd’hui, en raison de la corruption et de la mauvaise gestion du régime Maduro, 90 % des Vénézuéliens vivent dans la pauvreté* et plus de 4 millions de personnes se sont réfugiées dans d’autres pays de la région – un nombre sans précédent dans l’histoire des Amériques.
L’ONU reconnaît actuellement le représentant permanent du Venezuela qui a été nommé par Maduro, mais les États-Unis et 54 autres pays reconnaissent Juan Guaido comme président par intérim légitime du pays.
*en anglais