La Première dame, Michelle Obama, ne perd jamais une occasion d’encourager les filles à finir leurs études et à montrer l’exemple autour d’elles.
Lors d’un voyage au Cambodge l’année dernière, par exemple, elle leur a conseillé d’ignorer tous les arguments qui s’opposent à l’éducation des filles et qui pourraient leur bloquer la route. « Ça m’est arrivé quand j’avais votre âge, a-t-elle confié. Des gens me disaient que je n’étais pas assez intelligente pour aller à l’université et pour faire des études de droit. Mais je n’en ai pas tenu compte. »
Sa visite avait pour but d’offrir l’aide des États-Unis à travers l’initiative Laissez les filles s’instruire. Mais Madame Obama a interpellé les élèves : « Ça va être à vous de prouver qu’investir en vous est la meilleure chose que vos familles puissent faire, pour vous et pour la collectivité. »

L’initiative a pour objectif de réduire les obstacles économiques et culturels — tels que la violence basée sur le genre ou l’éloignement des habitations par rapport aux établissements scolaires — pour des millions de filles. Dans le cadre de cette initiative, le département d’État œuvre dans plusieurs pays, y compris au Malawi et en Tanzanie, pour renforcer le pouvoir d’action des adolescentes et veiller à ce qu’elles puissent faire des études.
Dans une école secondaire près de Siem Reap, au Cambodge, Michelle Obama a rencontré plusieurs élèves bénéficiaires d’un programme boursier qui couvre les frais d’hébergement et d’éducation pour les filles vivant dans des zones éloignées. Les filles qui habitent loin de l’école finissent souvent par abandonner les cours à cause des coûts de transport et des dangers rencontrés pendant le trajet.
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Donner des moyens d’actions aux acteurs locaux
Dans les zones comme Siem Reap, la majorité des ménages sont composés de fermiers qui ont du mal à payer l’éducation de leurs enfants. La pression économique pousse les élèves à quitter l’école, souvent avant d’entrer au collège, pour trouver un petit job saisonnier, source de revenu supplémentaire. En fait, les inscriptions à l’école, parmi les Cambodgiennes, chutent de 61 % après le primaire.

Mais la Première dame espère que l’attention portée par les États-Unis sur les difficultés rencontrées par les filles va motiver les gens comme Duth Kimsru, une ex-participante au programme Young Southeast Asian Leaders Initiative* du département d’État américain, qui s’efforce d’aider les jeunes à rester à l’école.
Duth Kimsru et ses collègues gèrent un programme de bourses qui prend en charge les frais d’éducation à la place des familles.
Via l’organisation à but non lucratif, PEPY Empowering Youth, elle aide des adolescents à risque à passer du lycée à l’université. Les élèves boursiers reçoivent une bicyclette, l’accès à un ordinateur, une allocation journalière et des soins médicaux. En retour, ils s’engagent à lancer un projet d’utilité publique dans leur collectivité.
Comment laisser les filles s’instruire
Au cours des six années à venir, 7 000 volontaires du Corps de la Paix vont soutenir des centaines de projets communautaires visant à investir dans les filles en leur permettant de rester à l’école. Pour atteindre cet objectif, le Corps de la Paix se concentrera sur trois tâches principales :
- former les volontaires du Corps de la Paix et les leaders locaux aux questions d’égalité des sexes ;
- animer des camps technologie et ouvrir des bibliothèques accessibles aux filles ;
- accroître le nombre de volontaires du Corps de la Paix qui œuvrent en faveur de l’éducation des filles.
« Si les dirigeants de tout le pays vont unir leurs efforts pour soutenir l’éducation des filles, c’est parce que nous savons que vous êtes les leaders de demain », a déclaré Michelle Obama aux élèves cambodgiennes qu’elle a récemment rencontrées.
*en anglais