
Chaque jour, des millions de personnes dans le monde connaissent la faim, le prélude des carences en vitamines et d’autres problèmes de santé chroniques.
Mais les victimes de l’insécurité alimentaire seront moins nombreuses grâce à la contribution de Shakuntala Haraksingh Thilsted, la lauréate du Prix mondial de l’alimentation de 2021*, dont les recherches portent sur l’élevage durable de petites espèces de poissons riches en vitamines et en minéraux.
« Mme Thilsted a compris comment ces petits poissons riches en nutriments peuvent être élevés localement et à peu de frais », a déclaré le secrétaire d’État des États-Unis, Antony Blinken, lors de la cérémonie virtuelle de remise des prix*, le 11 mai. « Des innovations comme celle-ci transforment la vie des gens. »
Née sur l’île de la Trinité, de parents d’origine sud-asiatique, Mme Thilsted a saisi l’importance de l’océan, source de nourriture, et aussi solution à l’insécurité alimentaire.

Mme Thilsted a commencé ses recherches sur la polyculture en étang au Bangladesh, une pratique qui consiste à élever plusieurs espèces d’organismes aquatiques dans le même étang. Elle a développé à l’époque un procédé d’élevage en étang de petits poissons, dans le respect des pratiques culturelles locales, et qu’elle a ensuite enseigné aux populations locales.
Elle est la septième femme, et la première d’origine asiatique, à recevoir le Prix mondial de l’alimentation.
Sa technique d’élevage de petits poissons représente l’un des moyens les plus rentables et les plus nutritifs de nourrir les populations qui souffrent de la faim. Elle surpasse même la culture de légumes.
Les recherches de Shakuntala Thilsted ont contribué à faire du Bangladesh le cinquième producteur aquacole du monde. Depuis 2000, ses méthodes ont aidé plus de 18 millions de Bangladais à subvenir à leurs besoins, et contribué à faire tripler la production agricole du pays. Et des partenaires internationaux ont mis en œuvre la même approche dans d’autres pays d’Asie et d’Afrique.

« Pour moi, ce prix est une reconnaissance importante du rôle essentiel, mais souvent négligé, des poissons et des systèmes alimentaires aquatiques dans la recherche agricole pour le développement », a expliqué Mme Thilsted* au sujet de ses recherches. « Les poissons et les aliments aquatiques offrent à millions de femmes, d’enfants et d’hommes vulnérables des possibilités transformatrices d’être en bonne santé et bien nourris. »
En outre, Mme Thilsted est, depuis 2010, responsable mondiale de la nutrition et de la santé publique à WorldFish, un centre de recherche du Groupe consultatif pour la recherche agricole internationale (CGIAR), basé en Malaisie.
Les États-Unis restent « déterminés à promouvoir des politiques fondées sur des données scientifiques pour se pencher sur les questions du changement climatique, des systèmes alimentaires durables ainsi que de la sécurité alimentaire et de la nutrition mondiales », a souligné M. Blinken lors de la cérémonie de remise des prix, « d’où le soutien qu’ils accordent au travail de scientifiques, comme Mme Thilsted, dont le génie a sauvé de nombreuses vies. »
*en anglais