
Urgence et optimisme : deux idées en filigrane dans le discours de Barack Obama à l’ouverture des pourparlers de la COP21 sur le climat, à Paris.
« Il vient toujours un moment où il est trop tard pour agir, et ce moment est proche », a déclaré le président américain le 30 novembre devant un parterre de dirigeants. « Ici, à Paris, nous pouvons montrer au monde ce qui est possible lorsque nous serrons les rangs, unis dans un effort commun et un but commun ».
Les chefs d’État ou de gouvernements de 196 pays participent à la conférence de l’ONU qui se déroulera du 30 novembre au 11 décembre. Son but : la conclusion d’un accord de réduction sur les gaz à effet de serre, à l’origine du changement climatique.
Pour être à la hauteur des enjeux, les dirigeants devront combattre le cynisme et « le sentiment que nous ne pouvons rien faire face au changement climatique ».
« Je suis venu ici, en tant que leader de la plus grande économie mondiale et du deuxième pays émetteur, pour dire que les États-Unis d’Amérique reconnaissent leur rôle dans la genèse de ce problème et qu’ils assument leur responsabilité pour le régler », a déclaré le président.
Au cours des sept dernières années, les États-Unis ont consenti des investissements importants dans l’énergie propre, la réduction des émissions de carbone, l’éolien (la production d’énergie éolienne a été multipliée par trois) et le solaire (production multipliée par 20). Ces mesures, conjuguées à d’autres, auront pour effet d’améliorer la santé et de stimuler l’économie, selon le plan d’action climat* du président Obama.
« Les progrès que nous avons faits ont contribué à propulser notre production économique jusqu’à des sommets inédits, et à diminuer notre pollution en carbone jusqu’à son niveau le plus bas depuis près de vingt ans », s’est félicité le président.
Barack Obama avait déjà évoqué les répercussions du changement climatique lorsqu’il s’était rendu en Alaska cet été. Il a vu de ses propres yeux la mer qui engloutit des villages et érode le littoral. Les glaciers fondent à un rythme sans précédent.
« Ce n’était qu’un aperçu d’un avenir possible – une vision du sort de nos enfants si le climat continue de changer plus vite que nos efforts pour y faire face. Des pays submergés. Des villes abandonnées. Des champs qui ne produisent plus », a-t-il déclaré à Paris.
Pour Barack Obama, les considérations liées aux besoins de la jeune génération et des suivantes doivent primer sur les intérêts à court terme. Les dirigeants se doivent de conclure un accord pendant ces pourparlers pour le bien des générations futures.
« Notre progrès se mesurera différemment – par les souffrances évitées, par la planète préservée », a souligné le chef de l’exécutif américain, qui a conclu son discours en formant le vœu de « laisser cet héritage à nos enfants et à nos petits enfants, pour qu’ils puissent voir ce que nous avons fait ici à Paris et être fiers de nous ».
*en anglais