Dans le quartier où Ntokozo Zakwe a grandi, en Afrique du Sud, l’espoir de mener un jour une vie en toute sécurité, en bonne santé, sans VIH ni sida semblait un rêve inaccessible pour la plupart des filles.
« Il n’y avait pas de mentors ni d’exemples à suivre, raconte-t-elle. Il y avait de la pauvreté, des viols et de la violence. Tous ces facteurs nous rendaient vulnérables au VIH. »
Aujourd’hui, cette jeune femme est pleine d’espoir. Elle offre ses conseils à une nouvelle génération de filles de sa communauté pour les aider à réaliser leur potentiel, à éviter les grossesses non désirées, à passer des tests de dépistage du sida et à rester séronégatives.
DREAMS

Ntokozo est une ambassadrice pour une initiative au nom évocateur soutenue par les États-Unis : DREAMS (rêves, en anglais), un sigle correspondant aux qualités que le programme veut inculquer aux participantes pour faire d’elles des femmes déterminées, résilientes, sûres d’elles, sans sida, mentorées et en sécurité (determined, resilient, empowered, AIDS-free, mentored et safe). Cette initiative bénéficie du soutien du Plan présidentiel d’aide d’urgence à la lutte contre le sida (PEPFAR) et d’organisations non gouvernementales internationales.
Les filles et les jeunes femmes représentent 74 % des nouvelles infections à VIH chez les adolescents en Afrique subsaharienne. Depuis son lancement en 2015, l’initiative DREAMS a contribué à réduire les infections à VIH diagnostiquées chez les adolescentes et les jeunes femmes là où elle est mise en œuvre, d’après les statistiques de 2020*. Les nouvelles infections ont diminué de 96 % dans ces régions, et de plus de 40 % dans près des deux tiers des régions où le programme DREAMS est opérationnel.
Aider les filles à réaliser leur potentiel
Manjolina Wendson est une autre ambassadrice de DREAMS dans sa communauté. La jeune Tanzanienne a convaincu au moins 220 adolescentes, jeunes femmes et leurs partenaires de passer un test de dépistage du sida. « J’essaie d’être un modèle pour instruire d’autres adolescentes et les jeunes femmes (…). Je les encourage à garder l’espoir, malgré les nombreuses difficultés qu’elles peuvent rencontrer. »
S’il se concentre sur les questions de santé typique, tels le dépistage du VIH et les méthodes de prévention du virus, le programme DREAMS s’attaque aussi aux causes indirectes de la vulnérabilité des filles au VIH, au nombre desquelles figurent la pauvreté, l’isolement social, la violence basée sur le genre, le manque d’instruction et les préjugés sexistes.

Manjolina a souligné qu’elle apprécie les compétences en entrepreneuriat acquises grâce à DREAMS parce qu’elles lui permettent d’être indépendante financièrement et de subvenir aux besoins de sa famille. « Maintenant, a-t-elle expliqué, je dessine des vêtements faits en tissus teints, et je fabrique des savons liquides et en pain. Je vends tout ça et je gagne de l’argent. » Elle a organisé cinq groupes de participantes à ce programme pour leur enseigner les bases de la fabrication du savon et de la teinture des tissus.
Agnelia Vasco Figueredo, une ambassadrice du Mozambique, met, elle, l’accent sur les droits des filles. « Je ressens le besoin de me battre pour les autres filles sans voix. Je sais que je suis une source d’inspiration pour les autres. » Elle leur apprend à porter plainte en cas de violence basée sur le genre.
« Mon travail est très important parce qu’il aide les autres filles à faire des choix responsables, à choisir consciemment de mener une vie saine et d’avoir un avenir brillant », se félicite-t-elle.
Mise à jour d’un article publié le 3 décembre 2018.
*en anglais