
Contrairement aux autres jours fériés aux États-Unis, la fête du Travail ne rend pas hommage à une personnalité et n’est pas non plus la commémoration d’un événement historique. Elle donne la parole aux travailleurs.
Célébrée le premier lundi de septembre, la fête du Travail « honore le travail de millions de travailleurs, hommes et femmes, qui se sont unis pour améliorer leurs salaires et leurs conditions de travail », déclare Sarah Fox, représentante spéciale du département d’État pour les affaires internationales du travail.
Retour en arrière
L’envol des innovations dans l’industrie manufacturière au XIXe siècle donne naissance à une « classe ouvrière », des personnes employées par d’autres personnes qui leur imposent leurs conditions. À la fin des années 1800, les mauvaises conditions de travail sont devenues une source de conflits sociaux, en particulier dans les villes, où les immigrants affluent.
Pour beaucoup de travailleurs, le mouvement ouvrier offre une voix unifiée permettant d’obtenir des améliorations plus rapidement. Le mouvement syndical a joué un rôle important dans le développement social et culturel des États-Unis ainsi que dans l’établissement de protections pour les travailleurs et la première commémoration notable de la fête du Travail.
Le 5 septembre 1882, des syndicats new-yorkais organisent une « fête du travailleur ». Environ 10 000 ouvriers prennent la journée en congé sans solde et manifestent pour la réduction du temps de travail, compris entre 12 et 16 heures par jour à l’époque. Un quart de millions de New-Yorkais assistent au défilé des manifestants, qui se conclut par un pique-nique pour les familles des travailleurs.
Les années suivantes, les syndicats continuent de célébrer ce jour et, en 1894, le Congrès instaure le premier lundi de septembre comme jour officiel de la fête du Travail aux États-Unis. En 1940, la journée de travail de 8 heures est officiellement établie par le biais d’amendements au Fair Labor Standards Act de 1938, qui interdisait également le travail des enfants et régissait certaines rémunérations.

Regard vers l’avenir
« Il est frappant de constater à quel point les questions relatives au travail sont quasiment les mêmes dans le monde entier et, dans une certaine mesure, cela reflète le fait que nous vivons dans une économie de plus en plus mondialisée », déclare Mme Fox. C’est avec ceci à l’esprit que l’Organisation internationale du travail a adopté quatre principes et droits fondamentaux au travail, que les États-Unis défendent à l’intérieur et à l’extérieur du pays :
- liberté d’association et reconnaissance du droit de négociation collective ;
- élimination du travail forcé ou obligatoire ;
- abolition du travail des enfants ;
- élimination de la discrimination en matière d’emploi.
Comme les Américains ont beaucoup de définitions du travail en fonction de leurs nombreuses expériences, un jour dédié à la reconnaissance de leur travail reflète ces différences. Qu’ils participent à un défilé ou non, qu’ils aillent nager ou non, qu’ils passent la journée entre amis ou non, les Américains célèbrent la fête du Travail tout simplement en prenant un jour de congé… ou non.