Oubliez la Russie et l’Arabie saoudite ! D’ici 2023, les États-Unis devraient produire plus de pétrole que n’importe quel autre pays de la planète.
Comme le montre le tableau ci-dessous, en matière de production journalière de pétrole, les États-Unis se trouvaient, il y a moins de huit ans, loin derrière la Russie et l’Arabie saoudite*, les deux principaux fournisseurs mondiaux. Mais d’après les estimations pour 2018, ils devraient produire 10,6 millions de barils par jour*. Un record pour le pays.
« Pendant 40 ans, l’Amérique a été vulnérable face aux régimes étrangers qui se servent de l’énergie comme d’une arme économique », a déclaré le président Trump en 2017. « Grâce au pouvoir de l’innovation et de la technologie, nous sommes maintenant à l’aube d’une véritable révolution énergétique. »
Et cette transformation a déjà commencé. Au cours des trois prochaines années, les États-Unis seront en mesure de répondre à 80 % de la hausse de la demande mondiale. D’ici 2023, le pays produira plus de 17 millions de barils de pétrole et de gaz par jour, dépassant ainsi tous les autres pays du monde, prévoit Agence internationale de l’énergie (AIE)*
La hausse de la production énergétique américaine est une bonne nouvelle pour les pays qui cherchent une source fiable de pétrole et de gaz en provenance de marchés libres et ouverts. C’est aussi une aubaine pour l’économie et la sécurité nationale des États-Unis.
La plus grande partie de cette augmentation de la production est liée à ce qu’on appelle « la révolution américaine du schiste », générée par l’extraction de gaz naturel et le forage de pétrole présents dans des formations rocheuses de schiste, et ce grâce à des techniques de pointe. Les nouvelles méthodes font appel au forage horizontal et à la fracturation hydraulique, « fracking » en anglais. La fracturation hydraulique est aujourd’hui à l’origine de plus de la moitié de la production américaine de pétrole brut*, ce qui représente une augmentation considérable par rapport à il y a dix ans : en 2008, seulement 7 % de la production américaine provenait de cette méthode.
« La remarquable aptitude des producteurs à dégager de nouvelles ressources, de manière rentable, va pousser la production combinée de pétrole et de gaz des États-Unis de 2040 à un niveau moitié plus élevé que celui jamais atteint par d’autres pays », a expliqué Fatih Birol, directeur de l’Agence internationale de l’énergie, lors d’une audition au Sénat en janvier. « C’est un exploit impressionnant qu’il faut absolument souligner. Cela fait des États-Unis le producteur incontesté de pétrole et de gaz dans le monde pendant plusieurs décennies à venir. »
Les exportations augmentent
Grâce à la forte hausse de la production, les exportations américaines de pétrole brut et d’autres hydrocarbures ont doublé ces huit dernières années. Une augmentation qui s’explique aussi en partie par la levée des restrictions sur l’exportation de pétrole brut domestique, à la fin de 2015, et par la baisse des coûts d’expédition. Aujourd’hui, le Canada est le principal client du pétrole brut des États-Unis*, qui envoient à leur voisin du nord 58 % de leurs exportations. Les Américains vendent également du pétrole aux Pays-Bas, à la Chine, à l’Italie et au Royaume-Uni, entre autres.
Cet article a été rédigé par la journaliste indépendante Maeve Allsup.
*en anglais