Le président de Mongolie Tsakhiagiin Elbegdorj souriant, la main levée pour saluer les gens, et entouré de personnes assises en train d’applaudir (© Jessica Griffin/Philadelphia Orchestra)
Le président de Mongolie Tsakhiagiin Elbegdorj a été applaudi par le public du concert donné par le Philadelphia Orchestra le 23 septembre. (© Jessica Griffin/Philadelphia Orchestra)

L’arrivée de Tsakhiagiin Elbegdorj à Philadelphie le 23 septembre constituait une première : jamais encore un chef d’État de la Mongolie n’avait mis le pied dans ce « berceau de la démocratie moderne ». (C’est à Philadelphie que les Pères fondateurs ont signé la Déclaration d’indépendance, en 1776.)

Elbegdorj était venu célébrer un nouveau partenariat culturel entre son pays et les États-Unis, annoncé en mars, qui fera venir le Philadelphia Orchestra* à Ulaanbaatar, la capitale de la Mongolie. Pendant sa visite d’un jour, le président a assisté à un concert en matinée, où il a été chaleureusement accueilli par les responsables de l’orchestre, les musiciens et l’auditoire.

Woman standing at microphone onstage among sitting orchestra members (© Jessica Griffin/Philadelphia Orchestra)
La PDG du Philadelphia Orchestra, Allison Vulgamore, présente le président mongol Tsakhiagiin Elbegdorj avant le début du concert à Philadelphie, le 23 septembre.

Autre première en perspective : en juin 2017, le Philadelphia Orchestra sera le premier orchestre occidental à se produire en Mongolie, à l’occasion d’une tournée dans la capitale, du 5 au 9, l’une des étapes de son itinéraire asiatique. Il donnera deux concerts et prendra part à divers évènements, parrainés en partie par des écoles et des institutions culturelles mongoles, en compagnie d’artistes du pays.

David Kim, le premier violon, a hâte de partager « l’art et la beauté dans toute leur splendeur à travers la musique classique » avec les Mongols.

String quartet performing (© Jessica Griffin/Philadelphia Orchestra)
Le président de la Mongolie a déjeuné au son du quatuor à cordes n° 17 en si bémol majeur (K. 458) de Mozart (« La chasse »), interprété par des musiciens du Philadelphia Orchestra. (© Jessica Griffin/Philadelphia Orchestra)

Il a l’habitude de se produire à travers le monde, mais visiter la Mongolie sera une expérience unique. « Je vais même peut-être pouvoir passer une nuit dans une yourte ! », s’exclame David Kim.

En Mongolie, les musiciens américains verront le traditionnel côtoyer le moderne. Les nomades à cheval forment encore à peu près le tiers de la population mongole, mais les voitures de luxe font partie du paysage urbain à Ulaanbaatar, et les quelque 3 millions d’habitants du pays ont environ 4 millions de téléphones portables.

Prise en sandwich entre la Russie et la Chine, la Mongolie – une démocratie depuis 1990 – parle des États-Unis comme de son « troisième voisin le plus important ». La présence du Philadelphia Orchestra à Ulaanbaatar viendra renforcer les liens entre les deux nations, pour qui l’année 2017 marquera le trentième anniversaire de l’établissement de leurs relations diplomatiques.

Two men shaking hands as a woman watches (© Jessica Griffin/Philadelphia Orchestra)
Le directeur musical du Philadelphia Orchestra, Yannick Nézet-Séguin, accueille le président de la Mongolie, Tsakhiagiin Elbegdorj, avant le début du concert, sous les regards d’Allison Vulgamore. (© Jessica Griffin/Philadelphia Orchestra)

Pendant sa tournée en Asie, qui durera du 26 mai au 11 juin, le Philadelphia Orchestra se rendra également en Chine (Shanghai, Beijing et Nanjing), dans le territoire chinois de Macao et à Séoul, capitale de la Corée du Sud.

Il a déjà été accueilli en Chine, en 1973, et il est le premier orchestre des États-Unis à s’être produit au Vietnam après la guerre qui a pris fin en 1975. Connu pour ses innovations et sa virtuosité, le Philadelphia Orchestra est aussi le premier à avoir interprété une symphonie diffusée à la radio, à la télé et sur internet.

Trêve de paroles : écoutez-le jouer Dans l’antre du roi de la montagne, un extrait de l’œuvre d’Edvard Grieg composée pour la pièce de théâtre d’Henrik Ibsen Peer Gynt :

À Ulaanbaatar, les membres de l’orchestre collaboreront avec des danseurs et des interprètes mongols de chant diphonique. Ils écouteront des musiciens jouer d’instruments traditionnels, comme le violon à tête de cheval. Nul doute qu’ils accumuleront des souvenirs indélébiles, et forgeront des amitiés durables, à travers cette langue universelle qu’est la musique, une représentation à la fois.

 

*en anglais