À notre époque où les données font loi, savoir est synonyme de pouvoir quand il s’agit d’obliger les gouvernements à rendre des comptes au peuple. Les données relatives aux élections revêtent en particulier une grande importance. On comprend, dès lors, que des militants partout au monde demandent à leur gouvernement de les mettre à la disposition du public.
Le National Democratic Institute (NDI), une organisation sans but lucratif qui œuvre pour renforcer les institutions démocratiques dans le monde, a lancé avec l’appui de Google l’Initiative sur les données électorales ouvertes (Open Election Data Initiative*).
Michelle Brown, conseillère principale de l’équipe « élections » à NDI, explique qu’il ne suffit pas de savoir combien de voix tel ou tel candidat a recueillies. « Les circonscriptions électorales, les conditions d’admissibilité des candidats, le financement des campagnes, les résultats de l’inscription des électeurs. Tous ces éléments sont super importants dans le processus électoral », ajoute-t-elle. Et les gouvernements qui se veulent ouverts doivent divulguer toutes ces informations.
Comment déterminer si les données électorales sont ouvertes ou non ? Le NDI a cerné neuf critères. Par exemple, les données électorales doivent être complètes, disponibles gratuitement sur Internet, formatées de manière à être facilement analysées et libres de droits.
Mais les deux facteurs les plus importants, souligne Michelle Brown, sont la rapidité avec laquelle les données sont mises à la disposition du public et leur granularité, c’est-à-dire leur degré de précision. « Publier les résultats au niveau des bureaux de vote est essentiel si l’on veut que le public ait confiance dans le processus », a-t-elle souligné. Elle a donné l’exemple de l’Afrique du Sud et du Kenya, deux pays africains qui ont fait des progrès considérables dans la mise à la disposition du public de données électorales complètes et diffusées sans perdre de temps.

Dans de nombreux pays, la loi exige que les données recueillies par les entités gouvernementales chargées des élections soient publiques. Quand les gouvernements donnent à leurs citoyens un accès sans entraves à ces données, ils réussissent à :
- accroître la transparence en fournissant aux groupes d’observateurs citoyens des informations concernant les inscriptions sur les listes électorales et la fréquentation des bureaux de vote ;
- renforcer la participation électorale en permettant de cerner les zones à faible taux de participation, ce qui donne aux groupes de la société civile et aux campagnes l’occasion de déployer des efforts particuliers pour mobiliser les électeurs dans ces endroits ;
- favoriser l’inclusion en repérant les groupes marginalisés et en éliminant les obstacles à leur participation ;
- réduire les tensions politiques en fournissant des informations vérifiables sur le dépouillement du scrutin et les procédures électorales.
Le site Global Open Data Index (Indice mondial sur les données ouvertes) surveille la disponibilité des données électorales et d’autres informations fournies par les gouvernements dans 93 pays du monde. Où se classent les données électorales de votre pays ?
*en anglais