Pour Blake Haxton, l’aviron, c’est plus qu’un sport

Il y a six ans, les talents du jeune Blake Haxton dans le sport de l’aviron étaient déjà reconnus à Colombus, dans l’Ohio, et lui valaient d’être recruté par les meilleures équipes universitaires. C’était avant que les médecins ne l’informent que la lésion sur sa jambe était une fasciite nécrosante, une infection causée par des bactéries communément appelées « mangeuses de chair ».

Blake Haxton a failli perdre la vie, et ses jambes ont été amputées. Il a passé un mois dans le coma et subi vingt interventions chirurgicales avant que l’infection ne soit endiguée.

C’en était fini pour l’aviron, a-t-il alors pensé, puisque le sport exige de l’athlète, assis sur un siège coulissant, de propulser l’embarcation en maniant les avirons avec la force de ses jambes.

Mais sa famille n’allait pas lui permettre de baisser les bras. « Ce n’est peut-être pas ce que tu as choisi, lui a dit son frère, mais ce n’est pas grave ». Une remarque qui allait changer sa vie. Blake s’essaie au rameur en salle et à l’aviron handisport. Il avait l’impression de pratiquer un sport entièrement différent, mais d’une certaine façon, il « se sentait libéré », explique-t-il.

La communauté de l’aviron était toujours à ses côtés. Pendant les cent jours qu’il a passé à l’hôpital, Blake a reçu la visite d’anciens entraîneurs et co-équipiers et aussi celle de Jason Read, membre de l’équipe américaine d’aviron aux Jeux olympiques de 2004.

 

Après avoir survécu à une infection par des bactéries mangeuses de chair, Blake Haxton est de retour sur l’eau !

Encouragé par tout ce soutien, Blake a continué à s’exercer et à récupérer. Aujourd’hui, au lieu d’utiliser un huit de pointe (un bateau avec huit rameurs), il s’entraîne à bord d’un solo plus léger et plus rapide, équipé de pontons de stabilisation puisqu’il le propulse entièrement à la force des bras et du torse. Blake s’est qualifié pour la Team USA moins de douze mois après avoir repris l’entraînement.

Il ne fait aucun doute que Blake a retrouvé la force de caractère qu’il avait acquise en pratiquant l’aviron quand il était adolescent : « Tout peut aller de travers, mais on peut toujours rectifier le tir en travaillant plus dur. On ne va peut-être pas gagner, on ne touchera peut-être pas la ligne d’arrivée plus vite, mais on se sentira mieux que jamais. »

En 2015, Blake est arrivé cinquième aux championnats du monde d’aviron avant d’apprendre qu’il avait participé à la compétition avec une côte brisée.

Tout cet entraînement au cours de l’année écoulée ne l’a pas empêché d’obtenir un diplôme de droit de l’université d’État de l’Ohio. Et tous les vendredis, on pouvait le trouver à l’œuvre en sa qualité d’analyste financier dans un cabinet de Columbus.

La complicité au sein de la Team USA a motivé Blake à s’entraîner encore plus pour les Jeux paralympiques. Il se dit vraiment bien entouré par ses co-équipiers, ses entraîneurs et son frère. « Je suis peut-être seul sur ce bateau, mais j’ai le soutien de beaucoup de gens », se réjouit-il.

À Rio, les compétitions paralympiques d’aviron se dérouleront du 7 au 18 septembre. Suivez Blake Haxton et ses co-équipiers à @USRowing et @Paralympics.

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