
Quand l’Union européenne a renforcé ses inspections des récoltes importées, les petits exploitants du Kenya, exportateurs de haricots et de pois, en ont subi directement les conséquences. La plupart des produits agricoles qu’exporte le Kenya sont cultivés sur de petits lopins de terre, et les exportations horticoles du pays ont été réduites de moitié.
Entre en jeu Feed the Future, l’initiative des États-Unis de lutte contre la faim dans le monde. Grâce à Feed the Future (nourrir l’avenir), le Kenya a développé un mécanisme national de surveillance des légumes le long de la chaîne de distribution, du champ jusqu’au marché, permettant de certifier l’absence d’insecticides. Et l’Union européenne, confiante dans les mesures adoptées par le Kenya, a levé ses restrictions sur les produits du pays. Résultat : les exportations kényanes sont remontées en flèche.
Tout comme les revenus de Joseline Ntinyari. « J’ai appris à préparer ma ferme et à veiller à ce que mes produits agricoles soient propres et sans insecticides, explique-t-elle. L’argent que je gagne aide à payer la scolarité de mes enfants. »
Dans les années 1950 et 1960, les États-Unis menaient la lutte contre la faim dans le monde en acheminant à l’étranger les excédents de leurs récoltes. Le programme, qui visait non seulement à nourrir les populations mais aussi à prévenir les émeutes et l’instabilité causées par la faim, était baptisé « Nourriture pour la paix ».
La paix demeure un objectif, mais les méthodes ont changé. L’initiative Feed the Future, du président Obama, vise à aider les agriculteurs d’autres pays à faire pousser des récoltes plus abondantes et plus nutritives pour répondre à leurs propres besoins.
Le 20 juillet, le président a signé la Loi sur la sécurité alimentaire dans le monde (Global Food Security Act) pour garantir l’existence du programme Feed the Future après son départ de la Maison Blanche en janvier prochain, grâce à une enveloppe de 1 milliard de dollars pour 2017 et 2018. La mesure proroge également d’autres initiatives fédérales contre la pauvreté.
« Nous réaffirmons aujourd’hui notre conviction qu’au XXIe siècle, aucun enfant ne devrait aller au lit le ventre creux », a déclaré le président Obama au Sommet de la Maison Blanche sur le développement mondial. L’annonce de la signature de la loi par Barack Obama lui a valu un tonnerre d’applaudissement par l’auditoire du sommet composé de 800 personnalités, dont des leaders du développement international, du monde des finances et de la société civile ainsi que des entrepreneurs et des diplomates.
Une personne sur 9 dans le monde souffre de la faim. Dès le début de son mandat, le président Obama a coopéré avec d’autres dirigeants du monde pour redoubler d’efforts dans la lutte contre la faim chronique. Les États-Unis y ont contribué à hauteur de 3,5 milliards de dollars, et d’autres membres du groupe des Huit ont déboursé 18,5 milliards sur trois ans. Ces efforts communs ont permis d’endiguer « la vague de faim, de pauvreté et de malnutrition dans le monde », a déclaré Barack Obama.
Feed the Future cible particulièrement 19 pays en Afrique, en Asie, en Amérique latine et dans les Caraïbes. L’initiative a permis, rien que l’an dernier, d’accroître les revenus de 9 millions de petits exploitants, des femmes pour la plupart. Et, en conjonction avec l’Initiative de États-Unis pour la santé mondiale, Feed the Future a aidé 18 millions d’enfants à manger une nourriture plus saine.
Les États-Unis investissent pour des raisons humanitaires et pour accroître la sécurité dans le monde. « Les flambées des prix alimentaires peuvent plonger des millions de personnes dans la pauvreté et la faim, tout comme déclencher des émeutes, souligne la conseillère à la sécurité nationale Susan Rice. Réduire la malnutrition et la faim dans le monde fait avancer la paix et la sécurité internationales. »