Pour freiner les ambitions nucléaires de l’Iran, les États-Unis sont déterminés à ne pas lâcher du lest à Téhéran. Avec leurs alliés du P5+1* et l’Union européenne, ils veulent parvenir à un accord global qui empêcherait l’Iran de se doter de l’arme nucléaire.
La meilleure façon d’atteindre cet objectif, selon eux, c’est de poursuivre les négociations. Si l’imposition de sanctions a amené les responsables iraniens à la table des négociations, il faut maintenant laisser à la diplomatie le temps de jouer.
Tel a été, en substance, le message d’Antony Blinken, secrétaire d’État adjoint, à la Commission des relations extérieures du Sénat, le 21 janvier. Lors de sa déposition, il a fait le point des pourparlers en cours avec l’Iran et réaffirmé l’attachement du gouvernement à empêcher la nucléarisation de l’Iran.
« Notre objectif est de parvenir à une entente sur les principales dispositions de l’accord d’ici à la fin de mars, et d’avoir réglé les détails techniques d’ici juin », a-t-il précisé.
De son côté, le sous-secrétaire au Trésor, David Cohen, a lui aussi plaidé pour qu’on laisse à la diplomatie le temps d’agir. Il a constaté que l’économie iranienne était « terriblement affaiblie » et qu’elle resterait bien mal en point « aussi longtemps que les sanctions américaines seraient en place ». Or les dirigeants iraniens en sont pertinemment conscients, a-t-il ajouté. « Dès lors, tant que nous maintenons les pressions actuelles sur l’Iran – et nous sommes déterminés à le faire – ses dirigeants auront toutes les raisons du monde de vouloir une solution globale et une résolution pacifique de cette question. »
Les sanctions ont convaincu l’Iran de prendre au sérieux les négociations avec le P5+1, estime le haut responsable du Trésor. Et on en voit déjà les résultats : « Dans la situation actuelle, l’Iran est engagé dans des négociations sérieuses avec le P5+1 ; pendant ce temps, son programme nucléaire n’avance plus, certains aspects du programme ont été reculés, et nous en savons plus que jamais sur ses activités nucléaires. »
Voilà pourquoi le gouvernement Obama demande instamment au Congrès de donner aux négociateurs davantage de temps pour faire leur travail. Et de ne pas envisager l’imposition de nouvelles sanctions contre l’Iran.
« Notre diplomatie est à l’œuvre en ce qui concerne l’Iran dont, pour la première fois en dix ans, nous avons interrompu l’avancée du programme nucléaire et réduit les stocks de substances nucléaires », a déclaré le président Obama le 20 janvier lors de son discours sur l’état de l’Union. « Rien ne garantit que les négociations aboutiront, et je n’exclus aucune option permettant de prévenir une nucléarisation de l’Iran. Cependant, l’adoption de nouvelles sanctions par le Congrès, au stade où nous en sommes, ne servirait qu’à faire échouer à coup sûr la diplomatie. »
*Le P5+1 regroupe la Chine, les États-Unis, la France, le Royaume-Uni, la Russie et l’Allemagne