La commission sénatoriale chargée de superviser la communauté du renseignement des États-Unis vient de rendre public un rapport sur les pratiques de la CIA en matière de détention et d’interrogation – pratiques auxquelles le président Obama a mis fin à son entrée en fonctions, en 2009.

L’hôte de la Maison Blanche approuve la déclassification et la publication de ce rapport et il l’a fait clairement savoir une fois de plus aujourd’hui : ces pratiques du passé ne reflètent pas la manière dont les États-Unis font face à la menace du terrorisme qui persiste :

Pendant les années qui ont suivi le 11-Septembre, ayant des raisons légitimes de craindre de nouveaux attentats et la responsabilité de prévenir d’autres pertes de vie catastrophiques, le gouvernement de l’époque a fait face à des choix douloureux quant à la manière de pourchasser Al-Qaïda et d’empêcher de nouvelles attaques contre notre pays. Comme je l’ai déjà dit, notre pays a pris beaucoup de bonnes décisions au cours de ces années difficiles. Mais d’autres étaient contraires à nos valeurs. C’est pourquoi, sans la moindre équivoque, j’ai interdit la torture dès mon entrée en fonctions, car l’un des outils les plus efficaces dont nous disposons dans la lutte contre le terrorisme et dans nos efforts pour assurer la sécurité des Américains est notre attachement inébranlable à nos idéaux, tant à l’intérieur de notre pays qu’à l’étranger. … Nous aurons recours à toutes les composantes de notre pouvoir national, y compris à la puissance et à l’exemple des idéaux sur lesquels notre nation a été fondée. C’est la raison pour laquelle j’ai toujours soutenu la déclassification du rapport d’aujourd’hui. Aucun pays n’est parfait. Mais l’une des forces qui font de l’Amérique un pays exceptionnel, c’est notre volonté d’affronter ouvertement notre passé, de faire face à nos imperfections, de changer et de faire mieux.

Le secrétaire d’État John Kerry a ajouté :

Le président Obama a tourné la page sur ces pratiques quand il est entré en fonctions. Dès la première semaine, il a interdit le recours à la torture et mis fin au programme de détention et d’interrogation. C’était la chose à faire pour une raison bien simple : ces pratiques sont contraires à nos valeurs. Nous ne sommes pas de cette trempe-là, et nous n’avions pas à agir ainsi, parce que le pays le plus puissant au monde ne se trouve pas face à une alternative : protéger sa sécurité ou promouvoir ses valeurs.

Le texte intégral de ces deux déclarations figure ci-après.

Au troisième jour de son arrivée à la Maison Blanche, le président Obama a pris un décret* qui interdit les méthodes d’interrogatoire employées dans les milieux du renseignement américain après les attentats du 11 septembre 2001.

*en anglais

Déclaration intégrale du président Obama

Pas un pays n’a fait plus que les États-Unis, tout au long de leur histoire, pour défendre la liberté, la démocratie, la dignité humaine et les droits de l’Homme à travers le monde. Nous autres, Américains, sommes profondément reconnaissants à nos concitoyens qui veillent à notre sécurité, et parmi eux, aux hommes et aux femmes dévoués de nos services de renseignement, dont la CIA. Depuis les attaques horribles du 11-Septembre, ces agents publics travaillent sans relâche pour détruire les principaux dirigeants d’Al-Qaïda, donner son juste dû à Oussama ben Laden, perturber des opérations terroristes  et déjouer des attentats. Les rangées d’étoiles solennelles gravées sur le Mur du souvenir à la CIA rendent hommage à ceux qui ont sacrifié leur vie afin de protéger la nôtre. Les professionnels de nos services de renseignement sont des patriotes, et nous jouissons d’un plus haut degré de sécurité grâce à leur héroïsme et à leurs sacrifices.

Pendant les années qui ont suivi le 11-Septembre, ayant des raisons légitimes de craindre de nouveaux attentats et la responsabilité de prévenir d’autres pertes de vie catastrophiques, le gouvernement de l’époque a fait face à des choix douloureux quant à la manière de pourchasser Al-Qaïda et d’empêcher de nouvelles attaques contre notre pays. Comme je l’ai déjà dit, notre pays a pris beaucoup de bonnes décisions au cours de ces années difficiles. Mais d’autres étaient contraires à nos valeurs. C’est pourquoi, sans la moindre équivoque, j’ai interdit la torture dès mon entrée en fonctions, car l’un des outils les plus efficaces dont nous disposons dans la lutte contre le terrorisme et dans nos efforts pour assurer la sécurité des Américains est notre attachement inébranlable à nos idéaux, tant à l’intérieur de notre pays qu’à l’étranger.

Le rapport rendu public aujourd’hui par la Commission sénatoriale du renseignement revient en détail sur un aspect de la réponse de notre nation au 11-Septembre, à savoir le programme de détention et d’interrogatoire de la CIA, auquel j’ai mis fin dès les premiers jours de mon mandat. Ce rapport décrit un programme troublant, qui comportait des techniques d’interrogatoire musclé à l’encontre d’individus soupçonnés de terrorisme et détenus dans des installations secrètes hors des États-Unis ; le rapport vient renforcer mon intime conviction selon laquelle non seulement ces méthodes musclées étaient contraires aux valeurs de notre nation, mais  elles ne servaient ni nos efforts plus généraux contre le terrorisme ni nos intérêts de sécurité nationale. Qui plus est, ces techniques ont fortement terni la réputation des États-Unis à l’étranger et compliqué la tâche de poursuivre nos intérêts avec nos alliés et partenaires. C’est pourquoi je continuerai à exercer mes pouvoirs présidentiels pour veiller à ce que nous n’ayons plus jamais recours à ces méthodes.

En ma qualité de Commandant en chef, ma plus grande responsabilité consiste à assurer la sûreté et la sécurité du peuple américain. En conséquence, nous poursuivrons sans relâche notre combat contre Al-Qaïda, ses affiliés et d’autres extrémistes violents. Nous aurons recours à toutes les composantes de notre pouvoir national, y compris à la puissance et à l’exemple des idéaux sur lesquels notre nation a été fondée. C’est la raison pour laquelle j’ai toujours soutenu la déclassification du rapport d’aujourd’hui. Aucun pays n’est parfait. Mais l’une des forces qui font de l’Amérique un pays exceptionnel, c’est notre volonté d’affronter ouvertement notre passé, de faire face à nos imperfections, de changer et de faire mieux. J’espère que le rapport d’aujourd’hui, loin de raviver de vieux arguments, aidera à reléguer ces techniques au passé, là où elles appartiennent. Aujourd’hui rappelle aussi que le respect des valeurs que nous professons ne nous affaiblit pas ; au contraire, il nous rend plus forts, et il nous rappelle que les États-Unis d’Amérique demeureront toujours la plus grande force pour la liberté et la dignité humaine que le monde ait jamais connue.

Déclaration intégrale du secrétaire d’État John Kerry

La publication de ce rapport démontre une fois de plus que l’une des forces de l’Amérique tient à la capacité qu’a son régime démocratique de reconnaître son passé, de se colleter avec lui, d’admettre ses erreurs et de rectifier le tir. Voilà l’épilogue d’un chapitre de notre histoire. Le président Obama a tourné la page sur ces pratiques quand il est entré en fonctions. Dès la première semaine, il a interdit le recours à la torture et mis fin au programme de détention et d’interrogation. C’était la chose à faire pour une raison bien simple : ces pratiques sont contraires à nos valeurs. Nous ne sommes pas de cette trempe-là, et nous n’avions pas à agir ainsi, parce que le pays le plus puissant au monde ne se trouve pas face à une alternative : protéger sa sécurité ou promouvoir ses valeurs.

Aujourd’hui, ce rapport fait la lumière sur cette période qui remonte à plus de cinq ans pour que nous puissions discuter et débattre notre histoire – et nous tourner vers l’avenir.

Maintenant que ce débat est ouvert, je tiens à souligner que, tout gênant et désagréable que soit leur réexamen, il ne faut pas que ces pages de notre histoire définissent la communauté du renseignement dans l’esprit de qui que ce soit. Jour après jour, le département d’État, ses diplomates et leur famille jouissent d’une plus grande sécurité grâce aux hommes et aux femmes de la CIA et des milieux du renseignement. Ils se portent volontaires pour servir leur pays comme le font nos diplomates et nos soldats. Ils risquent leur vie pour assurer notre sécurité et renforcer la politique étrangère et la sécurité nationale de l’Amérique. Les faits odieux cités dans le rapport ne les représentent pas, point final. Pour comprendre l’histoire, il faut aussi tenir compte du contexte.