Les immigrants aux États-Unis s’intègrent vite et bien à la société américaine, conclut une étude récente* de l’Académie nationale des sciences, de l’ingénierie et de la médecine.

On ne parle pas simplement d’acquérir la citoyenneté américaine. Ce sont toutes les grandes étapes de la vie aux États-Unis qu’ils franchissent rapidement : l’achat d’une maison, la maîtrise de l’anglais, la réussite dans les études, le succès sur le marché du travail dans les domaines les plus divers. À tel point que leurs enfants sont aussi instruits, et peuvent prétendre aux mêmes emplois, que ceux dont les parents sont nés aux États-Unis

Deux descendants d’immigrés d’Asie du Sud, Bobby Jindal et Nikki Haley, sont gouverneurs, l’un de la Louisiane et l’autre de la Caroline du Sud. Fils d’un immigré kényan, le président Obama occupe les plus hautes fonctions du pays. Plus de 40 % des entreprises du classement Fortune 500 ont été fondées par des Américains de première ou de deuxième génération.

Y a-t-il un « secret » qui fait qu’on s’américanise aussi vite ? Peut-être bien. D’après Mary C. Waters, professeur de sociologie à l’université Harvard, les États-Unis offrent plusieurs avantages spécifiques*.

  • En vertu des lois sur le droit du sol, toute personne née aux États-Unis acquiert automatiquement la nationalité américaine ; elle a les mêmes droits et les mêmes devoirs que ses compatriotes dont la famille est établie depuis plusieurs générations.
  • Le système éducatif aux États-Unis est assez souple pour scolariser les enfants qui n’ont pas encore maîtrisé la langue anglaise ou qui sont en retard par rapport aux camarades de leur âge. Les écoles fonctionnent de manière à faciliter les remises à niveau pour que les élèves puissent obtenir leur diplôme de fin d’études secondaires.
  • Les immigrants en règle ne se heurtent pas aux obstacles à l’entrée sur le marché du travail qui existent dans d’autres pays. Le droit du travail et l’économie favorisent en fait la création d’emplois ouverts aux débutants, un facteur important d’intégration économique rapide.
  • Diverses pratiques en matière de droits civiques, telles l’action positive et les lois qui interdisent la discrimination et encouragent la diversité, contribuent également à l’intégration des immigrants sur le marché du travail et dans les universités.

Cette américanisation se ressent sur la vie des familles aussi. Parmi les Américains nés à l’étranger, près de 9 personnes sur 10 parlent à la maison une langue autre que l’anglais. La grande majorité de leurs enfants maîtrisent l’anglais qui devient, dès la troisième génération, la langue principale de ces descendants d’immigrés.

Cette transformation n’est cependant pas à sens unique car les immigrés transforment aussi l’Amérique, au niveau local et au-delà. Le football est aujourd’hui devenu un sport de grande ligue, la salsa se vend mieux que le ketchup et le bagel est plus américain que le doughnut (beignet).

À une certaine époque, on qualifiait l’Amérique de creuset, un melting pot où fusionnent les immigrés et la diversité. En réalité, l’Amérique est plutôt un bouillon enrichi par la présence de nombreuses cultures.

 

*en anglais